L'inauguration prévue ce samedi 3 février 2018 du local d'un groupuscule fait polémique. Beaucoup veulent l'interdire.
C'est un samedi qui s'annonce mouvementé. A Chambéry, en Savoie, un groupe aux idées d'extrême-droite s'apprête à ouvrir son local qui se présente comme une association caritative, en distribuant des repas aux sans-abri par exemple. Mais différents acteurs comme individus veulent s'y opposer en raison des convictions du groupe.
Sur son site internet, le «Bastion social» clame que «L’État, actuellement dirigé par l’ultra-libéral mégalomane Macron, a ouvertement déclaré la guerre à son propre peuple en acceptant l’immigration incontrôlée assurant le grand remplacement de celui-ci et en privilégiant systématiquement et dans tous les domaines – du logement à l’emploi en passant par l’éducation - les minorités extra-européennes au détriment de l’intérêt général national et continental». L'expression employée, «le grand remplacement», selon laquelle un processus de substitution de la population française serait en cours sur le territoire, est une notion théorisée par Renaud Camus, connu pour ses idées d'extrême-droite. Il est d'ailleurs membre du groupuscule «Souveraineté, identité et libertés», Siel.
Tout au long de la description de son projet, le «Bastien social» accuse les dirigeants politiques, le grand patronat et les personnes immigrées des maux de ses concitoyens de paupériser les classes françaises moyennes. Pour résumer avec les mots du groupe, les foyers des classes moyennes sont «agressés dans leur chair comme dans leur mode de vie par un lumpenprolétariat immigré importé en masse par les néo-esclavagistes au service du grand capital».
Le groupe fait état de sa prochaine installation à Chambéry depuis quelques semaines. Sa page facebook compte déjà plus de 450 «likes». Son local est situé près de la Préfecture, avenue de Lyon. Le propriétaire du local qui pensait le louer à une association appelée «Les Petits Reblochons» s'estime berné. « Il y a eu tromperie pour dissimuler les véritables occupants », affirme-t-il tout en confirmant son intention de saisir la justice afin de résilier le bail pour cette raison. Quant au maire de Chambéry, il a l'intention de demander à l'Etat de dissoudre ce qu'il qualifie de «groupuscule». Le NPA et la CGT, entre autres, appellent ce 3 février à manifester contre les «néonazis, fascistes savoyards» de Bastion Social.
#Chambéry : Mobilisation pour la fermeture du Bastion socialhttps://t.co/h8WVqcrh6D pic.twitter.com/MS7Q1NpuKf
— NPA Antifasciste (@NPAAntifasciste) 1 février 2018
Créé en mai 2017, le «Bastion social» possède d'autres locaux dans d'autres villes, à commencer par Lyon où il s'est installé en premier, et est régulièrement attaqué par suspicion de ne vouloir aider que les «Français de souche». Le groupe n'en semble pas gêné, voire semble jouer de cette idée de «dérangement» puisqu'il a relayé sur son site, sans commentaire ni réponse un article de RTL titré «Strasbourg : pourquoi le bar identitaire du Bastion social dérange ?».