L’alpiniste savoyard, Alasdair McKenzie, âgé de 20 ans, est le plus jeune Européen à avoir gravi les 14 sommets de plus de 8 000 mètres. Ce mercredi 9 octobre, il a atteint le sommet du Shishapangma, situé à 8 027 mètres dans la chaîne de l'Himalaya. Il a accepté de répondre en exclusivité à France 3 Alpes depuis le Népal.
C’était le sommet qui manquait à son tableau de chasse : le Shishapangma, situé à 8 027 mètres dans la chaîne de l'Himalaya, dans la région du Tibet. Mercredi 9 octobre, Alasdair McKenzie l’a ajouté à son palmarès et est devenu alors le plus jeune alpiniste européen à avoir gravi les 14 sommets de plus de 8 000 mètres. Trois jours après cet exploit, le jeune alpiniste nous a livré son ressenti, encore sous l’excitation.
"C'est indescriptible"
"Je ressens de la joie, ça fait deux ans et demi que je me bats pour ce projet tous les jours et c’est juste énorme d’être arrivé jusque-là, de réussir une ouverture sur le Cho Oyu coté Népalais, de réussir le Shishapangma en un push du camp de base jusqu’au sommet. C’est tellement gratifiant pour moi et c’est tellement de travail et d’heures consacrées que c’est juste génial. C’est indescriptible."
Le jeune originaire de Tignes a terminé l’ascension en 14 heures seulement accompagné par son sherpa. "On est partis du camp de base jusqu’au sommet sans pause, sans dormir et du coup cette fois-ci, on a mis 14 heures au total. 14 heures et 22 minutes pour réussir ça, donc c’était quelque chose qui était très fatigant et aussi qui était magique, car j’ai toujours voulu essayer de faire un sommet en 'one shot'."
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"Si on n'a pas peur, il ne faut pas aller en montagne"
Cette ascension sonne alors la fin d'une aventure commencée il y a deux ans, où la peur l’a toujours accompagné, comme une bouée de survie : "Ça fait partie du jeu, si on n’a pas peur, il ne faut pas aller en montagne. C’est ce qui nous garde aussi en vie, parce qu’on est beaucoup plus précautionneux sur les décisions de groupe. Dès qu’on n'a plus peur, ce n’est plus le moment d'aller en montagne. Pour moi, il faut toujours avoir peur quand on va en montagne."
L’Everest, l'Annapurna, ou encore le K2, des sommets mythiques gravis parfois dans des conditions dantesques et le plus souvent, sans hélicoptère : "Je n’ai pas voulu utiliser d’hélicoptère, car pour moi les ascensions, on sait que c’est très polluant. Du coup, il faut essayer de le faire le moins possible, on redescend tous les déchets, ceux des autres aussi qui ont été laissés avant."
Après ce projet vertigineux, le Savoyard rêve déjà de repartir vers d’autres sommets. Il pourrait se frotter à la face nord du Cervin ou encore aux Grandes Jorasses. Mais avant de repartir à la conquête des sommets, Alasdair ne rêve que d’une chose, se reposer : "Le projet le plus important pour moi, c’est de prendre un peu de repos, de me reposer, de dormir un peu plus. Au moins de prendre une semaine de vacances et de créer un plus gros projet", conclut le jeune homme.