En Savoie, la chapelle de Ragès, située dans le village de Sonnaz, a été sélectionnée par la Mission Bern, afin de recevoir une partie du montant du loto du patrimoine. L’édifice, en péril depuis plusieurs années, rythme la vie du village depuis le XVIIe siècle.
La chapelle Notre-Dame-de-Grâce est au cœur du village de Sonnaz depuis 1682. Autrefois, une trentaine de familles paysannes s’y retrouvaient chaque printemps, juste avant les semailles pour implorer la grâce de Notre-Dame.
"En 1956, je venais avec ma maman. Tous les soirs, au mois de mai, depuis tout temps, ça toujours été comme ça", témoigne Albert Fenestraz. Le gardien de la chapelle Notre-Dame de Ragès a connu le bâtiment à l’âge de six ans.
La chapelle est composée d’éléments remarquables, avec la vierge d’or et la fresque murale classées comme monuments historiques. En s’adressant aux visiteurs, Albert explique : "Avant, la chapelle était entourée de murs. Il y avait un portillon et un mur d’enceinte."
"L’humidité comme vous le voyez, de jour en jour ça monte. C’est le grand moment de faire quelque chose"
Albert Fenestraz - gardien de la chapelle Notre-Dame de Ragès
Mais depuis la fin des années 50, le gardien a vu le bâtiment se dégrader. Il le sait bien, lui qui fut maçon, la structure est en péril. La toiture agonise. Les murs se liquéfient. "L’humidité comme vous le voyez, de jour en jour ça monte. C’est le moment de faire quelque chose", montre-t-il aux touristes.
Pour rénover et sauver l’édifice, les habitants se sont rassemblés en association dès 2018. Aujourd’hui, ils restent très attachés à ce patrimoine commun et culturel. "J’ai toujours aimé ce petit coin convivial. Je tiens à cette petite chapelle très jolie", s’enthousiasme Catherine Mugniery, habitante de Sonnaz. "Et puis surtout, il y a le pot d’accueil à la fin. C’est même plus que la religion, c’est la convivialité de se retrouver."
Plus de 300 000 euros de travaux
Seulement, le lieu est souvent porte close. "Quand ils viennent ici, les gens pays disent : c’est toujours fermé. On ne connait pas [la chapelle, NDLR]", raconte Geneviève Pornon, la présidente de l'association. "L’idée, c’est d’ouvrir, de la mettre sur un circuit touristique", ajoute-t-elle.
Mais avant ça, il faut la remettre en état. Depuis cinq ans, ils ont obtenu le soutien financier de la commune, de la fondation du patrimoine, du diocèse, le propriétaire. L’association a chiffré les travaux à plus de 300 000 euros. Le montant du loto du patrimoine ne sera connu qu’en décembre. Mais les habitants sont confiants.