C’est l'un des derniers témoins d’une époque industrielle en Haute-Loire. Il s’agit du Moulinage de soie des Mazeaux, à Tence. Créé en 1870, le bâtiment est en péril et pour cause, la toiture s’est effondrée. Grâce au Loto du Patrimoine et la Fondation du Patrimoine, les travaux commenceront en 2024 pour sauver ce site d’exception.
Entre les murs du Moulinage de soie de Mazeaux, à Tence (Haute-Loire), le temps est suspendu. Toutes les machines ont été conservées, mais ce n’est pas tout. Lorsqu’on regarde en détails, on remarque que les objets d’époque n’ont pas bougé : paire de ciseaux, calendriers, vieux lampadaires… Tout est authentique. Pourtant, le moulinage est hors-service depuis maintenant 30 ans. Seules des visites sont organisées de temps en temps, pour le plus grand plaisir du public : « Le temps qu’il fallait pour faire une bobine, 5 jours, c’est impressionnant, c’est très long. En tout cas, c’est très beau », se félicite une habitante, venue visiter les lieux. « C’est tout un art de vivre. C’est prendre un fil brut, tout bête, pour en faire un fil magnifique : la soie », ajoute un autre.
Le moulinage en danger
Construit il y a 153 ans, ce fleuron du patrimoine est en péril. La toiture est en piteux état depuis 6 ans. Conséquences, l'intérieur se dégrade de jour en jour : « Il y a quand même pas mal d’éléments en bois percés par de petits trous… », constate la propriétaire. Incapables de financer les travaux, Agnès et Gilles, les héritiers du lieu, ont sollicité la Fondation et le Loto du Patrimoine. Plus de 150 000 euros ont été débloqués, l'occasion de réaliser le rêve de leur papa. « C’était le souhait de notre papa. Il était passionné par son métier. Quand il n’a plus pu vivre de sa passion et de son métier, il a voulu préserver l’intégralité des machines. Il voulait faire de ce lieu un lieu de mémoire. »
« Notre père était quelqu’un qui adorait l’histoire, tout ce qui était ancien… Tant qu’on pourra faire face, on va œuvrer », indique Gilles. Les travaux débuteront en 2024. Il manque 50 000 euros pour refaire entièrement les toitures.
-Propos recueillis par Eloïse Gérenton pour France 3 Auvergne