La vallée de la Maurienne et le village de Villarembert ont célébré comme une victoire la Palme d'Or décernée, ce samedi 27 mai, au film "Anatomie d'une chute" de la réalisatrice Justine Triet. Les montagnes savoyardes, qui ont accueilli les équipes de tournage, sont un élément majeur du récit.
Il faut s'enfoncer dans la vallée de la Maurienne, en Savoie, pour rencontrer un des acteurs majeurs du film "Anatomie d'une chute", de la réalisatrice Justine Triet, récompensé de la Palme d'Or au Festival de Cannes, ce samedi 27 mai. Cet acteur, c'est le petit village de Villarembert, ses montagnes environnantes et un de ses chalets où se déroule une grande partie du film.
Si des scènes ont également été tournées en Isère et à Grenoble, cet environnement savoyard a été un choix crucial pour la réalisatrice française : "J'avais envie d'avoir une lumière très froide, très crue. La lumière de la montagne est très lumineuse. Comme le film se passe beaucoup en intérieur, je voulais que les extérieurs soient très puissants", a expliqué Justine Triet à nos équipes à Cannes.
En toile de fond : les Aiguilles d'Arves et leurs cimes acérées : "Comme on est dans quelque chose de fermé, de très clos, je voulais que l'extérieur soit violent. Dans le film, on essaye de comprendre constamment comment un homme a chuté. Je trouvais que c'était intéressant d'avoir les courbes de la montagne en fond, où on n'arrête pas de monter et de descendre pour essayer de comprendre cette chute."
"Un bel échange"
Pour le maire de Villarembert, Patrice Fontaine (divers), le choix de l'endroit a été longuement étudié : "Ce qui leur a plus, c'est ce cadre. Les équipes recherchaient un petit village avec une bâtisse bien particulière, du calme, mais aussi de l'enneigement. Toutes les conditions étaient là. Toute la chaîne de montagne face à Villarembert était sous la neige, c'était formidable."
Le tournage a eu lieu en 2022 et, pendant près de deux mois, les équipes ont travaillé quasiment tous les jours dans ce petit village de 250 habitants : "Pour nous, ça a été un moment très agréable, très convivial. C'était une première pour nous : on se demandait ce qui allait se passer. Mais ça a été un très bel échange. On a un très bon souvenir de l'ensemble de l'équipe de tournage."
On est fiers d'avoir été contactés pour un film d'une réalisatrice déjà connue. Et on est encore plus fiers quand il y a le résultat derrière.
Patrice Fontaine, maire de Villarembert.
"La réalisatrice était très concentrée sur son film. On voyait les acteurs de temps en temps, mais l'idée c'était de ne pas les déranger et de respecter leur travail. Ça a porté ses fruits. C'est peut-être grâce à ça que le film a été récompensé", sourit Patrice Fontaine.
"C'est une fierté. On est fiers d'avoir été contactés pour un film d'une réalisatrice déjà connue. Et on est encore plus fiers quand il y a le résultat derrière. Hier soir, on a sauté de joie", ajoute l'édile.
La Maurienne, "garantie du succès"
Un peu plus bas dans la vallée, la ville de Saint-Jean-de-Maurienne n'est pas en reste. La commune savoyarde a également accueilli Justine Triet et ses acteurs : "Nous avons eu une course-poursuite qui se déroulait place de la Cathédrale. Ce n'est pas fréquent les courses-poursuites ici, on est plutôt une ville très calme et rurale", admet Françoise Costa, adjointe en charge du développement touristique.
Une ville marquée par la quiétude, mais pourtant habituée du "7e art" depuis quelques mois. Le réalisateur Dominik Moll y avait déjà récemment posé ses caméras pour son multi-césarisé "La Nuit du 12". "Le film de Dominik Moll avait connu un grand succès aux Césars. Maintenant avoir une Palme d'Or avec le film de Justine Triet, c'est un grand honneur pour notre vallée." Pour l'adjointe, pas de doute : tourner un film en vallée de la Maurienne, "c'est la garantie du succès".