Le film "anatomie d'une chute" a reçu la palme d'or au festival de Cannes. Un film tourné du côté de Grenoble, en Isère et en Savoie. Un film qui va assurer de grosses retombées financières aux producteurs. Parmi eux, il y a "Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma", une structure qui aide une quinzaine de films par an. C'est, pour elle, la première palme d'or.
Et la palme d'or est attribuée à ... "Anatomie d'une chute". Réalisé par Justine Triet. Il a été tourné en mars et avril 2022 en Savoie dans la Vallée de la Maurienne et en Isère.
Un choix qui ne doit rien au hasard. La réalisatrice était déjà venue dans la région pour un précédent film ("Sybil" en 2019). Un choix qui peut aussi s'expliquer par une particularité : Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma.
Un modèle économique vertueux
Cette structure sert de fonds de coproduction afin d'aider et d'accompagner les auteurs et producteurs. On ne parle pas de subventions, mais bien d'investissement. 15 à 20 films sont ainsi coproduits par an. Avec un impératif : être tournés dans la région. 3 millions d'euros sont investis pour les longs métrages. Pour "Anatomie d'une chute", 270 000 euros ont été posés sur la table. Selon le directeur, Grégory Faes, le tournage aurait rapporté 700 000 euros en dépenses directes sur la région (hôtels, techniciens, frais de tournage divers...).
Mais, avec une palme d'or (une première pour la structure), le film peut rapporter encore plus grâce à la récompense suprême. En cas de succès, Auvergne-Rhône-Alpes Cinéma, en tant que coproducteur, va pouvoir récupérer une partie des recettes générées par le film.
C'est le résultat de longues années de soutien à la création. Notre ligne éditoriale est très ouverte. Nous allons sur tous les genres et partout dans la région.
Grégory Faes, directeur de Auvergne Rhône Alpes Cinéma
Une belle année pour la région. César du meilleur film pour "La nuit du 12", tournée en Savoie et en Isère. Palme d'or pour "Anatomie d'une chute". Le directeur reste modeste, même s'il reconnaît que "c'est la récompense suprême, mais ça n'arrive qu'une fois".
La région Auvergne Rhône Alpes attire de nombreux cinéastes. La diversité des paysages explique aussi ce succès. Des métropoles aux ambiances très urbaines en passant par la montagne et la campagne, la région offre de multiples décors. Des décors et des infrastructures bien présentes sur les territoires (studios à Villeurbanne, studios d'animation à Valence, et des centaines de techniciens).
La vallée de la Maurienne, c'était le lieu idéal pour raconter le côté claustrophobie du film. C'était le décor le plus intéressant avec cette lumière si violente et si froide de la montagne
Justine Triet, réalisatrice du film "Anatomie d'une chute"
Après le succès cannois, les projets en région Auvergne Rhône Alpes s'enchaînent.
Après "Astérix et l'empire du milieu" (4,5 millions d'entrées) ou "Sur les chemins noirs (1 million d'entrées) cette année, d'autres tournages sont en cours. Des films donc, des courts métrages aussi et, depuis peu, des séries. Un budget de 2 millions d'euros est consacré à la création audio-visuelle. Un secteur qui, lui aussi, rapporte beaucoup.