Des vacanciers auraient profité du week-end pour venir passer leur confinement dans leur résidence secondaire en montagne, à Valloire (Savoie). Le maire appelle ses administrés à la vigilance en pleine crise sanitaire du coronavirus.
"Les soignants se rendent tous les jours au travail et des citoyens enfreignent la règle pour les vacances, c'est froissant intellectuellement", estime le maire de Valloire, Jean-Pierre Rougeaux. Tout le week-end, le premier magistrat de la commune savoyarde n'a pu que constater l'arrivée d'"une centaine de vacanciers", en dépit des mesures de confinement prises pour enrayer l'épidémie de coronavirus.Les vacances de printemps viennent de débuter pour la zone C (Île-de-France, Occitanie) et des citadins en auraient profité pour s'exiler à la montagne. Dans un message envoyé à ses administrés via une application mobile, Jean-Pierre Rougeaux met les choses au clair : "Je me permets de rappeler à tous ces nouveaux arrivants que les règles de confinements, les prescriptions « barrière » sont en vigueur ici comme dans le lieu habituel de leur résidence."
Pour l'édile, il s'agit d'"avertir les résidents secondaires qui arrivent et de sécuriser la population qui habite à Valloire à l'année en leur montrant que le maire a vu ce qu'il se passait". Dans ce village d'altitude d'un millier d'habitants, le confinement a jusqu'ici été "strictement respecté", et le maire veut que cela continue.
"Tout le monde navigue à vue"
Maintenant que les résidents secondaires sont arrivés, M. Rougeaux affirme ne plus rien pouvoir faire. Alors il prévient : "J’attire l'attention (des nouveaux arrivants), sur le danger que représente Valloire, un havre de paix dans un cadre magnifique, situé entre deux cols et qui nous donne l’impression d’être dans un monde ou rien de désagréable puisse nous arriver !!! Que nenni !!!"
La plus grande inquiétude du maire vient de la promiscuité dans les commerces. Valloire compte deux supermarchés qui n'ont "pas les moyens de mettre des vigiles à l'entrée" pour réguler le nombre de clients, dit-il.
La commune a été plutôt épargnée par le coronavirus, comptant "quelques cas avérés dont beaucoup de personnes asymptomatiques", indique encore Jean-Pierre Rougeaux. "On fait attention à tout (...) mais tout le monde navigue à vue", reconnaît le maire qui appelle ses administrés à la plus grande prudence pour les semaines à venir.