"C'est à vrai dire la seule solution que j'ai trouvée potentiellement intéressante", explique Nicolas Rousset, restaurateur de Crest-Voland. Il a investi dans l'achat de distributeurs automatiques. Il peut y disposer près de 40 plats cuisinés par son chef, et les retours sont prometteurs.
Ce n'est pas vraiment une nouveauté, voilà des années que l'on peut acheter via un distributeur, des friandises, des pizzas, des produits de la ferme, et même des huîtres, une façon de privilégier les circuits directs pour les producteurs, notamment dans des contrées isolées ou à des horaires décalés.
Plus inédit en revanche, de voir les plats cuisinés d'un restaurateur en rayon dans une machine automatique, alors qu'ils ont été concoctés quelques heures auparavant dans les fourneaux situés à deux pas : "c'est à vrai dire la seule solution que j'ai trouvée potentiellement intéressante pour contrer un peu la fermeture qui nous est imposée, et optimiser la vente à emporter", assure Nicolas Rousset.
A l'intérieur, William Vinet, le chef, retrouve le temps de préparer ses plats avec le goût et le plaisir de se remettre au piano comme on dit, alors que le Covid impose le chômage partiel. Risotto aux crevettes, selle d'agneau aux petits légumes... les spécialités du chef sont conditionnées en barquette.
Elles vont rejoindre les rayons du distributeur, sur le trottoir à deux pas. Les mets peuvent être conservés au moins 24 heures en toute fraîcheur. Il suffit de choisir, de régler, de retirer la barquette prête à être réchauffée.
Ce jeudi-là, plusieurs clients déjà, plutôt des fidèles du restaurant, s'arrêtent et se servent. Ils viennent des entreprises voisines, de l'ESF même et aiment l'idée "d'avoir des repas faits maison, et pas toujours des sandwichs". Les pistes fermées ne sont pas loin, et la formule séduit aussi les touristes de passage.
Le distributeur a coûté 20 000 euros. "Un investissement certes, mais qui vaut la peine", estime le restaurateur à l'heure des comptes. La machine nous alerte par un système de téléphone au fur et à mesure de l'achat des plats, on peut renouveler dans l'après-midi, en prévision du soir, sans perte, et sans déperdition de saveurs", précise Nicolas, plutôt satisfait des retours qui semblent prometteurs. "C'est un créneau qui se cumule aux ventes à emporter, et qui présente aussi l'avantage d'être finalement à des horaires décalés".
Dans le secteur, des boulangeries aussi semblent être intéressées. Nicolas Rousset pour sa part envisage d'installer un autre distributeur du même acabit, ailleurs, dans des "villages plus isolés" qui en auraient besoin.