Dans la nuit du mardi 14 au mercredi 15 novembre, le petit village de Saint-Sorlin d'Arves en Savoie a été traversé par un gigantesque torrent de boue. L'église et plusieurs maisons ont été frappées par les intempéries, mais aucun habitant n'a été blessé. Deux jours après, l'heure est encore au nettoyage.
En se réveillant mercredi matin, les habitants du village de Saint-Sorlin d’Arves ont découvert un triste spectacle. Toute la nuit, des coulées de boue ont déferlé sur le hameau de l’église, emportant avec elles le portail de l’édifice religieux. À l’intérieur, la boue et l’eau se sont engouffrées, recouvrant les meubles et la nef. “La dernière fois qu’un événement de ce type s’est produit, c’était il y a au moins une trentaine d’années. Mais ce n’était pas en cette saison, et les coulées étaient beaucoup moins fortes”, raconte un membre du conseil municipal.
Pas de perturbation pour la station de ski
Outre l’église Saint-Saturnin, plusieurs maisons ont également été touchées. Si aucun blessé n’est à déplorer, quelques habitants ont vu la porte de leur domicile ployer sous les assauts répétés des coulées de boue. Ce mercredi 16 novembre, les impressionnants tas de boue ont été dégagés par quelques camions. “Nous avons déposé une demande de reconnaissance de catastrophe naturelle auprès de l’Etat”, poursuit l’élu. À ce stade, la saison des sports d’hiver ne devrait pas être perturbée par cet épisode météorologique.
“Il y a quelques jours, de premières chutes de neige sont tombées sur les sommets alpins. Puis les températures se sont radoucies, provoquant la fonte de ces neiges, analyse Alix Roumagniac, président de Prédic service chez Météo France. Couplées à de fortes pluies, ces coulées se sont transformées en torrents de boue et de rochers.” De nouvelles pluies sont attendues d’ici la fin de la semaine, sans risque toutefois de voir de nouvelles vagues de boue déferler sur la vallée.
Améliorer les barrages filtrants
Pour éviter que de tels épisodes se reproduisent, différents travaux vont devoir être entrepris. “Il va falloir modifier les barrages filtrants, avance Yves Durbet, vice-président du SPM (Syndicat du pays de Maurienne) en charge des rivières et de l’environnement. Soit en les rendant plus légers, de manière à ce qu’ils laissent s’évacuer les coulées de boue, au risque qu’ils se brisent. Soit en les rendant plus amovibles.”