Le projet de reprise de Rio Tinto à Saint-Jean-de-Maurienne inclut EDF aux côtés du groupe allemand Trimet. C'est ce qu'a indiqué jeudi 13 juin le ministre du Redressement productif.
"Une négociation est engagée pour nous permettre de reconstituer un Péchiney franco-allemand", a déclaré Arnaud Montebourg à l'Assemblée nationale. Le groupe allemand Trimet, le repreneur potentiel, "pourrait devenir (...) l'actionnaire majoritaire de Saint-Jean-de-Maurienne et Castelsarrasin en association avec EDF, dans un partenariat qui a déjà existé dans l'usine d'aluminium (de) Dunkerque entre Rio Tinto et EDF", a poursuivi le ministre. Il répondait à une question d'un député du Tarn-et-Garonne, faisant suite à une information publiée dans le quotidien Les Echos.
EDF dans Rio Tinto : sous quelles conditions ?
Selon Les Echos, EDF pourrait vendre son électricité à un tarif préférentiel à l'usine d'aluminium de Saint-Jean-de-Maurienne et se ferait payer la différence avec les prix de marché sous forme d'actions. L'énergéticien français pourrait ainsi se retrouver avec une participation dans la nouvelle société propriétaire de l'usine atteignant jusqu'à 40%, assure une source proche du dossier citée par le quotidien économique.
Pour Arnaud Montebourg, le projet de reprise vise à "reconstituer par l'alliance franco-allemande de deux entreprises, de capitaux, d'innovation technologique (...) une entreprise de capacité européenne dans l'aluminium". Toujours selon Les Echos, dans le schéma étudié, EDF proposerait de livrer son courant entre 25 et 30 euros le mégawattheure. L'actuel contrat de fourniture d'électricité liant EDF et l'usine arrive à échéance en mars 2014.
Des discussions en bonne voie
Selon Les Echos, les discussions avec Trimet "progressent favorablement" et le ministère du Redressement productif espère arriver à un accord avant la fin du mois de juin. Bénéficier d'une électricité bon marché est essentiel pour les producteurs d'aluminium qui produisent le métal blanc par électrolyse de l'alumine (tirée du minerai de bauxite).
Une prise de participation d'EDF au capital de la société d'exploitation permettrait de contourner les règles européennes de la concurrence. A la fin des années 80, EDF avait pris part au montage financer qui avait permis à Péchiney, l'ancien propriétaire de Saint-Jean-de-Maurienne, de financer la construction de son usine de Dunkerque.