L'accord de reprise du site a été officiellement signé ce 13 juillet sous les applaudissements des salariés de Rio Tinto . Conclu dans la nuit , il prévoit une participation d'EDF de 35% Trimet détiendra 60% du capital de la nouvelle société.
C'est évidemment le soulagement ce 13 juillet en Maurienne. L'usine d'aluminium centenaire de Saint-Jean-de-Maurienne, fondée en 1907, qui emploie 470 personnes et représente quelque 2.000 emplois indirects est sauvée..
Soulagement de toute une vallée dont le maire de Saint-Jean, Pierre-Marie Charvoz s'est fait le porte-parole ." C'est un honneur" a t-il déclaré à Jean-marc Ayrault de vous accueillir aujourd'hui pour une si bonne nouvelle". Toute la population avait été invitée à se mobiliser pour recevoir le chef du gouvernement mais Arnaud Montebourg a été le plus applaudi."
Le nouveau PDG de la société Heinz-Peter Schlüter s'est pour sa part exprimé en anglais, mais a promis "de se mettre rapidement à apprendre le français"
Trimet : Une entreprise familiale devenu un "poids lourd du métal léger"
Depuis sa fondation en 1987, "l'entreprise familiale Trimet", dirigée par son président et fondateur, Heinz-Peter Schlüter, 63 ans, a connu une ascension fulgurante, devenant en moins de 30 ans le numéro un allemand du métal argenté.
Parti d'une société de négoce de métaux, Trimet, dont le siège est situé dans l'ancien poumon industriel de la région de la Ruhr à Essen emploie aujourd'hui 1.900 salariés répartis sur 12 sites, tous situés en Allemagne.Jusqu'à l'acquisition des sites françias de Rio Tinto, sa présence à l'étanger se réduisait à une filiale à Turin au nord de l'Italie et des bureaux à Moscou, Pékin et Prague.
Attaché à son indépendance, ce poids lourd du métal léger non coté à la Bourse de Francfort, qui entend compléter sa gamme avec le fil aluminium produit sur les sites français, peut néanmoins se targuer d'intégrer presque tous les maillons de la chaîne, de la production à l'assemblage en passant par la sidérurgie, le transport, la recherche et le recyclage. Son principal atout : faire du sur-mesure pour devenir un fournisseur majeur de l'industrie automobile, ferroviaire et aéronautique.
Heinz-Peter Schlüter, un PDG à la réputation de "sauveur"
Il a commencé sa carrière en travaillant pour un distributeur allemand de Péchiney, l'ex-fleuron de l'aluminium français, ancien propriétaire du site de Saint-Jean de Maurienne. et s'est forgé une réputation de sauveur depuis la reprise il y a 7 ans de l'usine d'aluminum HAW de Hambourg, fermée sur décision des actionnaires norvégiens, américains et autrichiens.Malgré une conjoncture difficile, exacerbée par la hausse du prix de l'énergie, cet homme souriant aux sourcils broussailleux, symbole du "Mittelstand", la classe moyenne des entrepreneurs allemands, s'était alors posé en patron social en reprenant les salariés de cette entreprise qui comptait un tiers de plus de 50 ans. "C'est seulement avec leur expérience qu'on a pu sauver cette maison", avait-il alors déclaré à la presse
.Avec un chiffre d'affaires de 1,3 milliard d'euros sur l'exercice 2011/12, ce fournisseur de BMW qui produit 500.000 tonnes d'aluminium augmentera ses capacités
de 100.000 tonnes, en reprenant le site de Saint-Jean de Maurienne.