Festival de cinéma européen des Arcs: "La distribution est de plus en plus frileuse" selon Frédéric Boyer

"La distribution est de plus en plus frileuse" et ne donne pas assez sa chance aux films d'art et essai, déplore Frédéric Boyer, chargé de la programmation du festival de cinéma indépendant européen des Arcs, qui ouvre samedi 13 décembre en Savoie.

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- Quel état des lieux peut-on dresser au sujet du cinéma européen indépendant?


"De façon générale, sa production se porte plutôt pas mal. Elle regorge de jeunes talents qui ne souhaitent heureusement pas tous travailler à Hollywood. Beaucoup de films issus de ce territoire sont financés, notamment par les commissions d'aides. On constate toutefois en ce moment que la production de films est un peu moins dense dans les pays du sud de l'Europe. Le marché du film ne va pas très bien au Portugal et en Italie. Il se porte très mal en Espagne tandis qu'à l'inverse, en Grèce, il réussit tant bien que mal à garder la tête hors de l'eau. Nous autres, programmateurs, avons davantage de facilités à dénicher actuellement des films scandinaves, belges ou britanniques en production."

- Pourquoi le cinéma indépendant européen reste-t-il toujours aussi peu montré dans les salles ?


"Le problème, c'est que la distribution est de plus en plus frileuse, en raison notamment des coûts de promotion des films au regard de leur durée de vie. Elle rencontre beaucoup de problèmes en Allemagne et en Angleterre, où le cinéma d'art et essai a beaucoup plus de mal à faire son trou qu'en France. C'est moins le cas dans nos salles car notre marché a la chance de posséder au bout de la chaîne un réseau d'exploitants extraordinaires. D'autre part, en France, un euro est reversé au Centre National du Cinéma et de l'image animée (CNC) sur chaque ticket de cinéma acheté et ces fonds aident d'autres films à se faire. Tout le monde nous envie ce système."

- La question n'est-elle pas aujourd'hui de trouver d'autres moyens d'attirer le spectateur vers ces films ?


"Il est clair qu'il faut d'abord donner envie aux spectateurs de voir ces films. Mais ça, c'est aussi une question de production. La production, l'argent, les fonds: tout cela, c'est le nerf de la guerre. Il faut absolument soutenir les metteurs en scène de talent qui prennent des risques. Les meilleurs cinéastes au monde sont pour moi ceux qui ont créé quelque chose, inventé et renouvelé les formes. Pourra-t-on un jour encore produire des films comme +Element of crime+ (1984), de Lars Von Trier ? Il est nécessaire de réfléchir à de nouvelles idées pour convaincre le public mais aussi revenir à ce qui définit le cinéma. Car avec le web, le numérique et les formats courts, le public a désormais une vision faussée du 7e Art. Il faut le réhabituer à être curieux des formats longs."
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