Ils étaient 2000 d'après la police, de 8 à 10.000 d'après les syndicats, place de Verdun à Grenoble. Le mouvement de protestation contre la réforme des retraites du gouvernement Jean-Marc Ayrault a été suivi modérément. Rien à voir avec la grogne de 2010.
Dans 180 villes en France, de nombreuses personnes ont répondu à l'appel à la grève de quatre syndicats, La CGT, Force Ouvrière, la FSU et Solidaires... Ils protestent notamment contre l'allongement de la durée de cotisation à 43 ans en 2035. Il s'agit de la première réforme des retraites initiée par un gouvernement de gauche.
De 1.500 à 2.000 personnes dans les rues de Chambéry. Au même moment, de nombreuses personnes se massaient également place de Verdun à Grenoble, 2.000 selon la police, 5 à 10.000 selon la CGT. Plus d'un millier à Annecy également.
"De l'argent, il y en a dans la banque de DSK!", criaient des manifestants grenoblois, tandis qu'à Strasbourg, un slogan accusait le PS de faire "une politique de misère".
Un "progrès" que reconnaissent les syndicats
A Paris, la mobilisation s'annonce modeste. Les leaders de FO et de la CGT défileront côte à côte en début d'après-midi, de la Place de la République vers Nation. Une délégation de salariés de Darty va rejoindre le défilé contre des suppressions de postes en Ile-de-France.
Le numéro un de FO, Jean-Claude Mailly ne croyait pas lui-même à une "déferlante". "Ce sera une journée militante réussie", a prévu dès la matinée M. Mailly, qui n'a "jamais cru qu'il y aurait autant de monde qu'en 2010" dans la rue lorsque la contestation contre la réforme des retraites de Nicolas Sarkozy avait rassemblé au mieux entre 1,2 et 3,5 millions de salariés.
Pour Jean-Claude Mailly, la mobilisation limitée s'explique par "la crise qui est là. Les gens se disent 'encore une énième réforme de retraites'". Par ailleurs, reconnaît-il, "certains points" du projet "ont été déminés" notamment sur la question de la pénibilté", même si cela reste "insuffisant".
Son homologue de la CGT Thierry Lepaon voit lui aussi dans la réforme "un progrès" en rappelant la pénibilité. Il justifie la journée par la nécessité d'"améliorer" le projet de loi du gouvernement qui sera présenté le 18 septembre en conseil des ministres. Il a toutefois assuré que la mobilisation allait "surprendre".
Contre l'allongement de la durée de cotisation à 43 ans en 2035
A l'inverse de 2010, les syndicats ne réclament pas le retrait du projet, mais leur contestation se focalise sur l'allongement progressif de la durée de cotisation à 43 ans en 2035, qui fait du projet de loi sur le retraites une loi "anti-jeunes", selon eux.
A l'inverse de 2010, les syndicats réformistes ne sont pas dans la rue, la CDFT, la CFE-CGC et la CFTC espèrent obtenir de nouvelles avancées sur le dossier des retraites, notamment en faveur des jeunes, lors du débat parlementaire début octobre.
Si les Français sont pas tous dans la rue, ils ne sont pas non plus convaincus par le projet des retraites, sept sur dix estiment qu'il va plutôt dans la mauvaise direction (sondage CSA) et plus d'un sur deux (56%) déclarent soutenir la mobilisation (enquête Harris interactive).