Ce mardi, les personnels des maisons de retraite et des services d'aide à domicile sont entrés dans une mobilisation nationale à l'appel des syndicats. En Savoie, entretien avec Laurence d'Introno, responsable départementale Force Ouvrière.
Le mouvement est-il suivi dans la région ?Dans nos EPHAD [établissements d'hébergement pour personnes âgées dépendantes, NDLR], au niveau de la fonction publique territoriale, nous avons eu douze actions ce matin sur le département. Le mouvement est très bien suivi par nos familles, les résidents, l'ensemble du personnel, les directions... Nous sommes tous rassemblés pour la même cause : plus de personnel, un taux d'encadrement d'un résident pour un agent. Nous demanderons plus de budget, plus de postes.
Vous êtes aux Blés-d'Or, à Saint-Baldoph (Savoie), où résident 80 personnes. Quelle est la situation dans cet établissement ?
Nous ne sommes pas les plus à plaindre, effectivement, mais il y a quand même une saturation au niveau de la prise en charge. Le personnel est épuisé. Il y a beaucoup d'accidents de travail, de maladies. Il y a une usure parce qu'il faut tout faire de plus en plus vite. Nos résidents ont besoin d'avoir une qualité de soins que nous ne pouvons pas leur apporter par manque de postes.
L'Etat a promis de débloquer 50 millions d'euros supplémentaires au budget déjà augmenté en 2018. Ce n'est pas suffisant ?
Pour nous, c'est une broutille. Il y a 7 000 EHPAD en France. Pour arriver à une situation correcte, il nous faudrait au moins 200 000 postes supplémentaires en France. Cinquante millions, ça ne représente rien : que 2 500 créations de postes.