En proie au dérèglement climatique, le lac de Rosolin situé en Savoie va subir de nouveaux travaux de sécurisation cet été. En raison de la fonte des glaciers, cet étendue d'eau grandissante menaçait de se déverser sur le village de Tignes.
Il est apparu, il y a seulement cinq ans. Et il menaçait de se déverser sur le village de Tignes. Le lac de Rosolin, situé dans le massif de la Vanoise en Savoie, continue de s'agrandir.
Avec la fonte et le recul du glacier de la Grande Motte, son expansion ne cesse de s'accentuer. Une situation nécessitant de nouveaux travaux sur site.
Un lac placé sous surveillance
Les massifs montagneux sont les premiers concernés par le dérèglement climatique. A l'image des Bossons à Chamonix, un lac proglaciaire s'est formé au pied du glacier de la Grande Motte. Apparu en 2019, l'étendue d'eau a rapidement été placée sous surveillance. Dès 2020, la commune de Tignes a mené de premières études.
Les premiers résultats avaient confirmé la perspective déjà connue de fonte du glacier de la Grande Motte. Et l’épisode de canicule de 2022 a accéléré l’expansion du lac proglaciaire. Face à ces aléas climatiques, le service de Restauration des terrains de montagne de l’Office national des forêts (ONF-RTM) a réalisé de nouvelles études "sur les risques induits dans le cadre du plan d’action et de
prévention contre les risques glaciaires et périglaciaires porté par le ministère de la Transition
écologique et de la cohésion des territoires", précise la préfecture de Savoie dans un communiqué.
En conséquence, un comité de pilotage s'est formé autour du préfet de la Savoie, des services techniques et des maires des deux communes de Champagny-en-Vanoise, concernée géographiquement, et de Tignes, menacée de submersion.
Des premiers travaux déjà menés l'an dernier
Pour écarter la menace de vidange de la commune de Tignes, déjà traumatisée par sa disparition sous les eaux en 1952 à la suite de la construction du barrage de Chevril, des premières opérations ont été engagées sur le secteur en 2023.
Sous maîtrise d'œuvre du service ONF-RTM, les travaux de sécurisation ont débuté l'été dernier pour "réduire significativement le volume du lac. [...] Ils ont consisté à sur-creuser un chenal existant sur une profondeur de 6,5 mètres pour servir d’exutoire au lac de Rosolin vers Champagny-en-Vanoise", indique la préfecture de la Savoie.
De nouveaux travaux cet été
Cette première étape avait permis de diviser la superficie du lac par trois. Elle a ainsi été ramenée de 36 000 à 12 000 mètres carrés. Mais pour poursuivre les efforts, le comité de pilotage a décidé de programmer une nouvelle session de travaux au mois d'août pour réduire le risque présent sur le secteur de Val Claret à Tignes.
Celle-ci permettra "l’installation progressive d’un dispositif de siphonnage afin de rabaisser encore le niveau du lac". La préfecture de la Savoie ajoute qu'en parallèle, "la mairie de Tignes a sollicité l’IGE (Institut des géosciences de l'environnement, basé à Grenoble, NDLR) et le service ONF-RTM pour mener des études de faisabilité d’une vidange définitive et contrôlée du lac."
Pour identifier les impacts environnementaux des travaux, la préfecture indique également que des experts naturalistes ont été mandatés.