Le 13 mars, Olivier Zaragoza a vu sa peine confirmée pour prise illégale d'intérêts. En plus d'une peine de prison avec sursis et d'une amende, le maire a écopé de trois ans d'inéligibilité. Il s'est pourvu en cassation. Ce jeudi 2 mai, une centaine de personnes a réclamé sa démission.
Un an après le premier procès du maire de Tignes, la cour d'appel de Chambéry a récemment confirmé sa peine, huit mois de prison avec sursis, 60.000 euros d'amende, et donc trois ans d'inéligibilité, ce qui devait logiquement conduire à la suspension de son mandat de maire. Olivier Zaragoza est pourtant toujours en poste car il s'est pourvu en cassation. Son pourvoi est suspensif, c'est-à-dire que sa peine ne sera pas appliquée tant que le jugement de la Cour de Cassation ne sera pas rendu.
Ce jeudi, des habitants ont protesté, réclamant sa démission. Une centaine de personnes, l'ancien maire en tête, ont défilé. Dans le cortège, des commerçants, des restaurateurs et des particuliers réunis sous la bannière d'une association, l'Addiccct (l'Association de défense des droits et des intérêts des citoyens et des contribuables de la commune de Tignes).
Pour se faire entendre, la troupe envisageait d'occuper les locaux de la mairie. Ils ont trouvé porte close.
La majorité a rappelé ce que le justice a retenu, à savoir l'enrichissement de l'élu grâce à sa position. Les jugements successifs lui ont notamment reproché d'avoir signé en tant que maire des documents autorisant la construction d'un immeuble dont il savait qu'il allait devenir en partie propriétaire.
Joint brièvement par téléphone, Olivier Zaragoza a estimé que les manifestants agissaient "pour leurs propres intérêts".
La procédure promet d'être longue, il faudra plusieurs mois avant qu'Olivier Zaragoza voit son affaire examinée par la Cour de Cassation. D'ici là, il y aura peut-être les élections municipales.