"J'ai passé une partie de mon enfance dans ces alpages" : Marie Bochet, championne handisport, raconte sa passion pour le massif du Beaufortain

Le Beaufortain est l'une des perles de la Savoie. Un massif verdoyant habité et vivant, où se mélangent tourisme et traditions. Marie Bochet, huit fois médaille d'or aux Jeux paralympiques, en est l'une des ambassadrices. Après une carrière sportive exceptionnelle, la skieuse range les skis mais veut rester vivre au pays.

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J'avais déjà eu la chance de rencontrer Marie Bochet, championne de ski handisport, à Arêches, il y a quelques années. Elle était en pleine période d’entraînement entre deux compétitions. On avait évoqué son parcours sportif et sa jeunesse dans le Beaufortain. Mais le chronomètre tournait... La championne, sympathique, mais pressée, semblait courir comme elle l'a toujours fait contre le temps, son pire ennemi lorsqu'il s'allonge. 

▶️ REPLAY Chroniques d'en Haut : L'Or du Beaufortain

Vivre de façon plus apaisée

C'est une Marie Bochet bien différente que j'ai pu rencontrer cette fois-ci. Détendue, disponible, accomplie. Il est vrai que Marie n'a plus rien à prouver. Son palmarès dans le ski handisport reste inégalé, avec 22 titres de championne du monde et huit médailles d'or aux Jeux paralympiques. Mais Marie a décidé d'arrêter la compétition, pour vivre de façon plus apaisée.

C'est donc avec un sac à dos et des chaussures de randonnée que je la retrouve au cœur de son Beaufortain chéri, le massif qui l'a vu naître, prête à m'emmener découvrir les paysages somptueux de son enfance et la vie qui va avec. 

Les vaches, le lait, le fromage : une affaire de famille

Son père Yvon, lui-même fils d'éleveur, a dirigé la coopérative de Beaufort après avoir été vacher. Un de ses cousins élève des Tarines. L'agriculture et le terroir font partie de l'âme de la famille Bochet, comme beaucoup d'autres familles originaires de ce massif habité, vivant, où les paysages verdoyants sont animés par les cloches des vaches. 

J'ai passé une partie de mon enfance dans ces alpages. Mon père s'occupait des vaches l'été dans un chalet devenu aujourd'hui un refuge tenu par ma sœur Alice. Cet endroit reste l'âme bien vivante de notre famille

Marie Bochet

C'est vrai qu'il y a un côté carte postale, sur les alpages qui dominent le magnifique lac créé par le barrage de Roselend. Du vert, du bleu, et par-dessus : la neige qui tarde à fondre malgré un printemps bien avancé. Et le mont Blanc, qui, par son imposante stature, souligne l'horizon. Quelque chose de profondément vivant et apaisant se dégage de cette montagne. 

Le village de Beaufort comme attache

C'est sans doute pour cela que Marie a choisi de rester au pays. Difficile, lorsqu'on a connu ces ambiances-là étant enfant, de s'en défaire pour se noyer dans l'anonymat des villes. Elle n'a pas encore vraiment décidé de ce qu'elle allait faire, mais les idées ne manquent pas. Avec comme port d'attache, le village de Beaufort.

En attendant, Marie m'emmène au refuge de Plan Mya, non loin de la route du Cormet de Roselend. La visite commence par cette incroyable cabine téléphonique posée par son père au milieu de nulle part, dans le but de s'abriter lorsqu'ils téléphonaient depuis le seul endroit où passait le réseau ! Le rouge londonien qui tranche avec les alpages verdoyants et, juste au-dessous, les eaux profondes du lac de Roselend donnent à cet endroit un petit air de Land Art. Ce qui explique le succès inattendu de ce panorama hors du commun. La vue y est certes magnifique, mais cette cabine insolite donne une touche exotique et colorée au paysage.

Plus bas, le vieux chalet d'alpage a vu plusieurs générations se succéder, et reste aujourd'hui le centre du lien familial. On s'y abrite le temps d'un petit orage d'été. Alice, sa sœur, est là pour nous accueillir et Yvon, le père, tranche le fromage en cuisine.

Le fort caractère de Marie

À l’abri du vent frais qui tourne dans l'alpage, les souvenirs vont bon train... Devant la planche ornée de jambon de montagne et de Beaufort, Alice évoque le fort caractère de Marie. La petite peste, dit-elle en riant, qui a monopolisé une bonne partie de l'attention familiale par son handicap d'abord, puis par ses résultats en compétition.

Elle s'en amuse volontiers aujourd'hui, même si l'on sent que ça n'a pas toujours été facile de vivre dans l'ombre de la championne. D'ailleurs, lorsque je l'appelle "Marie" par distraction : elle éclate de rire et résume "...Voilà toute l'histoire de ma vie !". 

Tous fiers de la petite

Mais il n'y a pas de jalousie entre les deux sœurs. Chaque membre de la famille a été une pierre essentielle dans la stabilité et la réussite de Marie, et elle le sait. Ils ont tous été fiers de la petite, qui très jeune et malgré son handicap, a su devenir la championne qu'elle est. Et Marie, émue, se souvient des encouragements de tous les siens réunis lors des JO de Sotchi, hurlant avec l'accent savoyard "Vas-y Marie, t'es la meilleure" sur le bord de la piste Olympique.

"Sans leur aide, leur présence et leurs encouragements, concède-t-elle, je n'aurais pas pu y arriver". On sent la reconnaissance et la complicité entre les deux sœurs aux parcours et aux caractères bien différents. Alice est heureuse de tenir le refuge de Plan Mya, prenant ainsi la suite de leur mère, et d'en faire un lieu convivial, chargé de l'histoire familiale. Marie aime à s'y ressourcer, mais continuera probablement dans une voie différente, le business, ou autre chose... Avec comme repère rassurant, la petite lumière qui brille chaque soir d'été à travers les fenêtres de Plan Mya. 


▶️ "L'Or du Beaufortain" présenté par Laurent Guillaume, réalisé par  Yoann Périé, diffusé le dimanche 6 octobre à 12H50 dans "Chroniques d'en Haut" sur France 3 Auvergne-Rhône-Alpes, à revoir en REPLAY sur france.tv

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