Pour les adieux probables du combiné aux Jeux, Alexis Pinturault et Victor Muffat-Jeandet veulent marquer l'histoire ce mardi 13 sur la piste de Jeongseon, face à l'Autrichien Marcel Hirscher, sextuple vainqueur de la Coupe du monde.
Les Français ont annexé la discipline ces dernières années sur le circuit majeur, avec en point d'orgue un triplé le 22 janvier 2016 à Kitzbühel.
Si on excepte le flop des Mondiaux-2017 à Saint-Moritz, où Pinturault (10e) et Muffat-Jeandet (20e) avaient été en retrait dans la manche de slalom, le duo a toujours excellé dans l'épreuve combinée.
Cette saison, la Coupe du monde proposait deux combinés, remportés respectivement par Pinturault, à Bormio le 29 décembre, et Muffat-Jeandet, à Wengen le 12 janvier, pour le premier succès de sa carrière sur le circuit majeur.
L'objectif, c'est l'or"
"J'attaque tout de suite par ma meilleure chance de médaille. Il faudra que je prenne ma chance. L'objectif, c'est l'or", a déclaré Pinturault, vainqueur de quatre des cinq derniers combinés de la Coupe du monde de ski alpin auxquels il a participé à cheval sur trois saisons.
"Le mois de janvier ne s'est pas très bien passé. Avec des hauts et des bas. Mais je n'oublie pas ce que j'ai réalisé par le passé. Je me raccroche à ça", a rappelé le Savoyard de 26 ans, qui avait fait l'impasse sur le combiné de Wengen.
Avant les Jeux, Pinturault est allé se ressourcer "quatre jours pleins" sur l'île japonaise d'Okinawa. "Le but, c'était de couper, récupérer et remettre du jus".
Il ne faudra pas calculer"
A l'instar de Pinturault, Muffat-Jeandet, 28 ans, est également engagé en géant, slalom et pour la compétition par équipes.
"J'arrive avec un statut. Il faut déjà que je sois concentré sur la descente. Depuis le début je me fais vraiment plaisir sur cette descente, je ne la trouve pas trop facile non plus. Je suis plutôt content de ces trois journées d'entraînements ", a indiqué le skieur de Val-d'Isère.
Et d'ajouter: "Il ne faut pas calculer, il n'y a pas de règles. Le jour de la course tout le monde sera bien à fond, ça va être un combiné relevé, il ne faudra pas calculer".
Interrogé sur la disparition programmée du combiné, Muffat-Jeandet s'accroche encore à un espoir. "On n'en est pas encore sûr. Ca reste une discipline à part entière de l'alpin, c'est même pas loin de l'essence du ski, il n'y a que celle-là qui permet de faire des grandes courbes, des sauts et des virages de slalom. Pour moi, le parallèle, ce n'est pas plus du ski que le combiné".
Hirscher en chasse
Sextuple vainqueur de la Coupe du monde, Hirscher participe rarement au combiné, parce que le slalom et le géant lui suffisent pour dominer le général et par crainte de se blesser en descente.
Le Salzbourgeois a néanmoins remporté l'or aux Mondiaux-2015 et l'argent en 2017, précédé d'un centième de seconde par le Suisse Luca Aerni.
"Les favoris sont (Alexis) Pinturault et (Victor) Muffat-Jeandet, a estimé Hirscher. Après les entraînements, les espérances (de podium) sont plutôt basses. Il faut déjà que je sois dans les 30 premiers de la descente pour avoir un bon dossard en slalom, et ce n'est pas facile".
Au vu d'une manche de slalom, qui ne paraît pas rédhibitoire en raison de l'absence d'un vrai mur, les descendeurs ont les moyens de brouiller les cartes, notamment le Norvégien Kjetil Jansrud et les Italiens (Peter Fill, Dominik Paris, Christof Innerhofer).
Ils devront néanmoins composer avec une épreuve de vitesse dont le départ pourrait être abaissé au niveau de celui du super-G en raison du vent.
Après l'annulation de la descente dimanche, reprogrammée jeudi, les descendeurs ont bénéficié, pour certains, d'une séance de rattrapage entre les piquets serrés. Pour leur part, et c'était prévu de longue date, les combinards tricolores ont fait du slalom.