"J'ai manqué de régularité cette saison en géant". Alexis Pinturault, star française de la discipline, reconnaît qu'il est encore en manque de sensations à la veille du géant de Garmisch-Partenkirchen ce dimanche 28 janvier, le dernier avant les jeux Olympiques.
A son image, c'est toute l'équipe de France qui se cherche des repères sur les portes larges avant le grand rendez-vous de Pyeongchang (9-25 février).
Les raisons du coup de mou sont nombreuses et différentes selon les athlètes, mais un changement de matériel à l'intersaison et la nécessaire adaptation ont joué un rôle, de l'avis général.
Certes, Pinturault a remporté le géant de Val d'Isère début décembre, la 21e victoire de sa carrière en coupe du monde, et a pris la troisième place à Adelboden. Mais dans le même temps, l'intouchable autrichien Marcel Hirscher signait cinq podiums en cinq géants, dont trois victoires.
"Il me reste un pas à franchir, on verra à Garmisch ce que ça donne", dit Pinturault qui avoue qu'il sera en Allemagne "plus à la recherche de sensations que de résultats", dans l'optique des JO.
Compétiteur jusqu'au bout des ongles, cinq fois consécutivement sur le podium du classement général de la coupe du monde de géant, Pinturault s'impatiente: "Il me tarde de battre Marcel (Hirscher), surtout en géant. C'est ma discipline", assure le Savoyard, "c'est rageant de ne pas se sentir au niveau, pas aussi fort que par le passé".
On est dans le dur"
"J'ai horreur de perdre. Une fois, deux fois, on fait le dos rond, mais après ça agace, confesse-t-il avec le sourire. C'est difficile de toujours garder une motivation quand on se casse les dents sur un mur".
Comme lui, Mathieu Faivre et Thomas Fanara ne sont pas pleinement satisfaits de leur ski actuellement et s'interrogent avant Pyeongchang.
"Le début de saison n'a pas été à la hauteur de ce que j'attendais", admet Faivre, alors que Fanara, revenu tard de blessure, estime lui aussi qu'il a encore une marge de progression pour retrouver son niveau.
Avec la maturité que lui donnent ses 36 ans, Fanara constate que ce passage à vide pèse un peu sur l'ambiance dans l'équipe: "C'est plus facile quand on fait de bons résultats. Là on est plus dans le dur, il y a plus de crispations de la part de tout le monde, ça se ressent. témoigne-t-il. A nous de faire avec et de passer au-delà".
Leur équipier Victor Muffat Jeandet échappe, lui, à la grisaille grâce à sa victoire en Super-Combiné à Wengen le 12 janvier, même s'il reconnaît aussi avoir "eu du mal à trouver ses repères en début de saison".
La piste piégeuse de Garmisch-Partenkirchen, avec son alternance de plaques de verglas et de zones ensoleillées, sera ce dimanche 28 janvier la dernière occasion pour les Français de retrouver leurs sensations, et la confiance, avant le voyage vers la Corée.