Quinze lots, sortis de la collection de 24 000 objets du musée des JO-1992 d'Albertville, seront mis aux enchères à Paris en juillet prochain. Voici comment et pourquoi Tremplin 92 se sépare d'une partie de ses "bijoux de famille".
En juillet 2024, dans la capitale, on ne parlera pas des seuls JO d'été de Paris-2024, mais aussi des Jeux d'Albertville 1992. Dans une salle des ventes - dont le commissaire-priseur ne révèle pas encore le nom -, une vente aux enchères permettra aux passionnés d'olympisme d'acquérir 50 "reliques" des Jeux olympiques qui ont fait parler de la Savoie et de la France aux quatre coins de la planète, il y a 32 ans presque jour pour jour.
Au commencement était un inventaire...
"C'est la conséquence directe de l'inventaire effectué pour les 30 ans des Jeux d'Albertville", explique Ludovic Bertagnolo, du musée Tremplin 92 Montagne et olympisme installé depuis 2019 dans la Halle olympique de la capitale de la Tarentaise. "Sur les 24 000 objets de nos collections, on en avait de nombreux en triple, voire en quadruple exemplaires. Cela ne servait à rien d'en conserver autant".
D'autant que l'inventaire a également permis de faire un bilan précis sur l'état de santé de ce "trésor de guerre" de la XVIe olympiade d'hiver. Si 2 400 pièces ont été mises en valeur - dépoussiérées, mises sur cintres et sous plastique pour les protéger des outrages du temps, de la lumière ou des insectes - pour être intégrées au parcours d'exposition du musée, c'est l'ensemble des collections qui a et aura besoin d'être restauré, ou au moins entretenu.
Une mise à prix pas encore définie
Un travail énorme pour la petite équipe de Tremplin 92 qui compte bien utiliser le fruit de la future vente aux enchères pour offrir une cure de maintien, dite "mise en conservation préventive", de la plus grande partie de son patrimoine.
Un trésor qui reste encore à évaluer par le commissaire-priseur parisien contacté pour la vente. Son nom devrait être communiqué prochainement par l'association Tremplin 92. Un passage obligé pour que les potentiels acheteurs sachent à partir de quel prix ils vont pouvoir enchérir.
"Impossible de vous indiquer une fourchette de prix pour l'instant", se borne à déclarer Ludovic Bertagnolo. "Ce que je peux vous dire, c'est qu'à chaque fois que l'on a prêté un costume, comme c'est arrivé à l'occasion du trentenaire des Jeux, l'emprunteur l'a assuré pour 1 000 euros environ. Mais le prix peut varier en fonction du nombre d'exemplaires qui en existe, de son état... On s'en remettra à l'avis du commissaire-priseur."
Objectif : la liste des monuments historiques
Les acheteurs potentiels devront donc attendre la publication du catalogue de la future vente pour être fixés. Pour sa part, le vendeur ne se fixe aucun objectif chiffré.
"Cette vente doit surtout être l'occasion de valoriser le travail de l'association grâce au plan scientifique que nous menons sur notre collection et dont l'objectif final est de l'inscrire à la liste des monuments historiques. En profitant aussi des Jeux de Paris pour reparler d'olympiades d'Albertville qui ont été un très fort marqueur pour ce territoire. Et puis, voir quelques pièces du patrimoine des JO-1992 accrochées ou exposées chez des particuliers, c'est aussi une façon de valoriser notre histoire."
Une histoire à portée de vue des dizaines de milliers de vacanciers d'hiver qui vont passer ce week-end sur l'autoroute surchargée, à deux pas de la Halle d'Albertville. À défaut de pouvoir encore acheter les nombreux lots de pin's, costumes ou mascottes des JO de 1992, une petite pause de quelques minutes au musée, histoire de les admirer, est toujours possible.