Tous les regards seront braqués sur elle, mardi 27 juillet, au départ de l'épreuve de cross-country. A 21 ans, la VTTiste originaire d'Annecy Loana Lecomte est l'étoile montante de la discipline en France, mais elle refuse le statut de favorite pour ces jeux olympiques.
Loana Lecomte, qui a dominé le circuit cette année pour sa première saison en coupe du monde de VTT, affiche l'innocence de ses 21 ans et refuse de se voir en favorite des Jeux olympiques. Même si elle a enchaîné les succès ces dernières semaines, en devenant notamment championne de France à Levens, près de Nice, elle refuse de se mettre la pression. La Haut-Savoyarde, qui prendra le départ de l'épreuve de cross country, mardi 27 juillet à 8 heures, avait accordé un entretien à l'AFP début juillet.
Comment êtes-vous arrivée au VTT ?
J'ai fait du ski quand j'étais petite, mais mes parents voulaient que je pratique aussi un sport d'été. Il y avait le club de VTT aux Carroz d'Arâches, et comme mon papy faisait beaucoup de vélo de route, j'y suis allée. La première année je terminais dernière à toutes les compétitions, mais je me faisais plaisir. En fin de classe de 3e, je suis entrée au pôle espoir de ski à Chamonix, mais là je me suis rendu compte que ce n'était plus possible de faire les deux sports en compétition, et à ce moment-là j'ai un peu saturé du ski et j'ai définitivement choisi le VTT.
Quel était votre niveau de skieuse ?
J'avais un bon niveau national, j'avais l'opportunité d'aller au pôle France de ski l'année où j'ai arrêté. Maintenant je skie très rarement, je fais de l'alpin une ou deux fois dans l'hiver, par contre j'ai beaucoup de plaisir à faire du ski de fond et de randonnée. Mais le ski m'a apporté beaucoup : aimer la vitesse me permet de ne pas avoir peur et j'ai appris à débrancher le cerveau quand il faut.
Avez-vous suivi une préparation spécifique pour Tokyo, où régnera une chaleur humide ?
Oui, nous avons testé la thermo-room au Creps de Montpellier lors d'un stage avec l'équipe de France, on y fait des séances de 45 mn, une heure maximum. C'est comme un sauna, pour reproduire les conditions de l'été au Japon. Chez moi, j'ai refait ça avec le chauffage dans une pièce et en installant un humidificateur d'air.
Connaissez-vous le circuit d'Izu, où se déroulera l'épreuve olympique ?
Oui, j'y ai roulé en 2019 lors d'un test event et j'ai adoré. C'est du cross-country moderne, avec des portions très techniques, beaucoup de pierres, des sauts, des marches, un parcours "juteux" avec beaucoup de relance, des montées raides mais courtes, vachement techniques mais ça me correspond plus qu'un parcours avec une longue montée et une descente pas technique.
Vous avez réussi une saison météorique, qui fait de vous la favorite logique des Jeux...
Ces performances, on en rêve toujours, mais je ne m'y attendais pas. Mon objectif c'était de faire des tops cinq, des podiums. Pour les Jeux, je ne me dis pas que je suis favorite. Je vais découvrir, je ne me mets pas de pression. Je prends chaque course comme un nouvelle course, les JO c'est une course comme les autres, et on verra bien...
Pauline Ferrand-Prévot sera l'une de vos principales rivales, comment se passe la cohabitation en équipe de France ?
Lorsqu'on prend le départ, nous sommes toutes adversaires, encore plus aux Jeux. Mais nous avons une belle équipe, on s'entend bien et ça fait notre force. On ne se met pas de bâtons dans les roues. Quand j'étais plus jeune, j'avais des posters de Pauline dans ma chambre. Parfois je me dis : "Loana, c'est fou, tu es avec tes idoles dans la même chambre en équipe de France" !
A quoi ressemble votre vie en dehors du VTT ?
Je termine mes études, je suis en licence Staps (sciences et techniques des activités physiques et sportives ndlr). J'ai laissé un peu en suspens cette année pour préparer les Jeux. Sinon j'essaye de trouver le calme, j'aime cuisiner, me balader en extérieur avec des amis, autour d'Annecy où j'habite.