Des milliers de personnes ont manifesté, samedi 16 novembre, à Suse contre le futur TGV Lyon-Turin, qui passera par cette petite vallée alpine. Le mouvement "No Tav" avait annoncé cette manifestation afin d'"assiéger cette petite partie du pays qui endette des millions d'Italiens."
La manifestation a réuni 7.000 personnes selon la police, les organisateurs évoquant quant à eux le chiffre de 40.000. Les "No Tav" se sont donné rendez-vous mercredi à Rome, pendant le sommet franco-italien, pour une nouvelle action.
Mardi, un tunnelier était entré en action à Chiomonte, à proximité de Suse, pour percer une galerie de reconnaissance de la future ligne. L'opération avait été organisée sous le sceau de la confidentialité "pour des raisons de sécurité", de crainte de manifestations contre ce chantier contesté, et placé sous haute protection policière.
Selon ses promoteurs, cette "autoroute ferroviaire", projet stratégique dans le cadre du réseau européen, doit permettre de débarrasser les routes d'un million de camions par an et éviter l'émission de trois millions de tonnes de CO2 par an. La future ligne à grande vitesse mettra aussi Paris à quatre heures de Milan, contre sept actuellement.
Lancé en 2001, le projet a pris du retard et sa mise en service est désormais prévue pour 2025-2026.
Son coût total est évalué à 26 milliards d'euros, dont 8,5 milliards pour la partie transfrontalière. L'Europe doit financer 40% de cette partie, soit 3,4 milliards, le reste étant pris en charge par l'Italie (2,9 milliards) et la France (2,2).
Jugé trop coûteux et inutile par ses détracteurs, ce projet a été la cible de nombreuses attaques, avec des manifestations parfois violentes côté italien.