Mondiaux de ski 2023 : "C'est un peu comme un jeu vidéo", dans les coulisses des pilotes de drones

Depuis leurs débuts le 6 février dernier, les épreuves des Championnats du monde de ski alpin 2023 de Courchevel/Méribel sont filmées avec des drones. La technologie, en place depuis quelques années sur le circuit mondial, permet de suivre les skieurs au plus près.

Thomas et Daniel ont installé une bâche bleue sur une motte de neige et ont disposé leurs deux snowboards à l'envers en guise de bureau. Leur petite installation est sommaire, mais suffisante pour faire voler leur drone au-dessus du Roc de Fer, piste située à quelques mètres, qui accueille ce samedi le slalom dames des Mondiaux de ski.

Le duo est présent sur les bords de piste depuis le début de la compétition. Ils ont filmé toutes les épreuves avec leur petit engin. Le drone a fait son apparition dans les compétitions internationales de ski il y a quelques mois. La technologie s'est fait connaître aux yeux du monde lors des derniers Jeux olympiques de Pékin en 2022.

Sensation de vitesse

Elle s'est rendue indispensable depuis les JO. Avec sa caméra en FPV, pour "First Person View" (que l'on peut traduire par "vue subjective"), le drone permet de suivre au plus près les skieurs : de s'aligner sur leur vitesse ou encore d'épouser leur virage, notamment lors des épreuves de vitesse.

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"On se rend compte de la vitesse, ça plaît au public. C'est un peu plus dynamique que les caméras statiques", explique Daniel, un pilote autrichien, qui a filmé ses premières compétitions de ski l'année dernière. Il enfile ses lunettes FPV puis fait décoller l'engin, qui peut aller jusqu'à 140 km/h pour suivre le rythme des plus grands, comme le Suisse Marco Odermatt ou le Français Alexis Pinturault.

Ce samedi, pour le slalom, la sensation de vitesse n'est pas la même : "Les drones aiment aller vite. Sur un slalom, on appuie sur le frein. La conduite n'est pas du tout la même. Ce qui rend le mieux à l'image, c'est la descente, je pense. Mais pour le slalom géant, c'était pas mal non plus. On arrivait à suivre les skieurs même dans les virages en épingle", raconte Thomas, un Chamoniard.

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Lui aussi est pilote. Mais ce samedi, il est chargé de faire atterrir et décoller le drone, mais aussi de changer les batteries. Tous les trois passages, l'engin doit faire un arrêt au stand pour qu'il puisse continuer de transmettre des images à la régie située en bas de la piste.

On ne peut pas aller devant les skieurs : si le drone chute, on peut les percuter.

Daniel, pilote de drones.

La technique n'est pas prise à la légère. Les gestes sont minutieux, et les précautions sont nombreuses pour bichonner le matériel qui peut s'élever à plusieurs dizaines de milliers d'euros.

Des consignes de sécurité

D'autant que les pilotes doivent aussi faire attention à la sécurité des skieurs : "C'est un peu comme un jeu vidéo. Mais en plus stressant, tout de même. On sait que l'on est en direct. On n'a pas le droit de se planter, sinon tout le monde va nous voir. Ça rajoute forcément un peu de pression", raconte Daniel.

"Je ne veux pas que ce soit ma faute s'il y a une chute. On doit respecter une distance d'au moins une quinzaine de mètres entre le drone et les athlètes. On ne peut pas aller devant eux : si le drone chute, on peut percuter les skieurs, poursuit-il. Mais en restant derrière eux, l'ombre du drone peut parfois gêner. Certains athlètes nous ont déjà dits qu'ils n'étaient pas contents, puisque l'ombre les avait perturbés pendant leur course."

Après deux semaines de compétition, Thomas, Daniel et leur drone s'apprêtent à prendre leur dernier envol ce dimanche, à l'occasion du slalom hommes à Courchevel, dernière épreuve de ces Mondiaux.

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