Le Savoyard David Poisson a terminé sur la troisième marche du podium de la descente des Mondiaux de Schladming ce samedi 9 février. Il apporte ainsi une nouvelle médaille à la France après celle en argent remportée mercredi par Gauthier de Tessières en super-G.
Vidéos. "Je ne réalise pas encore. C'est une descente très dure physiquement et mentalement. J'ai fait une course solide, avec quelques erreurs, mais des petites fautes d'engagement. C'est super", a déclaré "kaillou", David Poisson qui, durant sa descente, a failli perdre l'un de ses bâtons.David Poisson a été devancé par le Norvégien Aksel Lund Svindal. L'Italien Dominik Paris est arrivé en deuxième position. Aksel Lund Svindal est devenu champion du monde de descente en 2 min 01 sec 32/100e.
Une fois sa médaille en poche, David Poisson a fait comme Gauthier de Tessières quatre jours plus tôt en prononçant quelques mots pour Johan Clarey: "ces dernières années, il nous a tirés vers le haut. Il est régulièrement dans les dix premiers. Il aurait sûrement joué devant".
David Poisson a 30 ans, il est né à Annecy mais a ses attaches au club de Peisey-Vallandry, en Savoie.
Chaque jour les envoyés spéciaux de France 3 Alpes à Schladming font le point sur les événements qui s'y sont déroulés.
Dans le groupe de l'équipe de France, tout le monde loue son humilité. "C'est quelqu'un avec qui on se marre bien. Il est hyper sympa avec tout le monde, il a toujours le mot gentil pour les autres", estime Adrien Théaux.
Pour le directeur technique national (DTN), Fabien Saguez, c'est "l'homme le plus sympa du monde, jamais agressif envers personne", si ce n'est sur les skis. "Il ne connaît pas l'orgueil et ne se met jamais en avant, un vrai gars de la montagne", ajoute le DTN.
Au début de sa carrière, David Poisson avait la réputation d'être un skieur 'casse-cou', toujours à la limite. Et parfois au-delà. Ses chutes, notamment son impressionnant vol plané lors de la descente de Val Gardena (Italie) le 18 décembre 2010, l'ont parfois éloigné de la compétition. "Les galères, elles te servent à un moment, c'est ce qui te permet d'avancer et d'aller chercher autre chose", estime-t-il.
Le plaisir avant tout
Ses parents n'ont pas regardé pendant longtemps ses courses, à cause du risque de sortie de piste et de graves blessures. Samedi, son père Manu n'était d'ailleurs pas devant son écran de télévision. Le prétexte est rôdé: M. Poisson s'en va nourrir les chevaux pendant que son fils descend les pentes.
"Il y a désormais beaucoup d'expérience et de maturité dans mon ski. Je pense que je propose un ski beaucoup plus sûr qu'il y a quelques années. Je peux engager sans avoir l'impression de prendre des risques", assure David, licencié de Pessey-Vallandry.
Le cap des 30 ans lui a fait changer de philosophie dans la manière de skier, laissant la folie qui le caractérisait de côté. "Si tu cours toujours après le résultat, tu vas en vouloir aux autres. Si tu cours pour le ski et pour le plaisir, finalement, le résultat est presque secondaire", avoue-t-il.
"Mon moteur principal aujourd'hui, et je m'en suis rendu compte ces deux dernières années avec la blessure, c'est le plaisir. Depuis deux ans, je me régale" conclut-il.