Le parquet général de Lyon a réclamé jeudi 26 avril le dessaisissement du juge chargé de l'enquête sur la mort d'Anne-Cécile Pinel, une jeune Savoyarde dont des ossements ont été retrouvés en Croatie plus de trois ans après sa disparition, selon l'avocat de la famille, Me Didier Seban.
"Le parquet général a demandé le dessaisissement du juge d'instruction, ce qui est assez rare, car on est face à un refus d'informer", a déclaré à l'AFP Me Seban, estimant que le juge "n'a jamais voulu enquêter, partant du principe que c'était un accident".
"Or l'autopsie croate laisse entendre que le crâne avait des fêlures, le fourgon est revenu en France avec du sang et le squelette était intact alors qu'il serait resté trois ans en extérieur. Ce sont des éléments troublants qui laissent penser à une hypothèse criminelle", a ajouté l'avocat des parents d'Anne-Cécile Pinel.
L'étudiante savoyarde, alors âgée de 23 ans, avait disparu en juillet 2014 en Croatie au dernier jour d'un festival de musique électronique. Des ossements avaient été retrouvés le 7 janvier par des chasseurs, tout près du lieu de sa disparition. L'autopsie réalisée en Croatie a conclu que la jeune femme était probablement morte après un choc à la tête.
Le juge d'instruction avait rejeté en février des demandes d'actes formulées par les parents d'Anne-Cécile Pinel, parties civiles dans le dossier, qui ont fait appel.
"Le parquet général, comme nous, a demandé l'autopsie, la communication de la procédure croate et la reprise de l'enquête", a dit Me Seban.
La cour d'appel de Lyon rendra sa décision le 7 juin.