Morts suspectes de trois nourrissons: Marisol Touraine ne veut pas donner le nom du laboratoire

Ce dimanche 5 janvier au matin, la ministre de la Santé s'est rendue à l'hôpital de Chambéry. Marisol Touraine a refusé de donner le nom du laboratoire qui a fabriqué les poches alimentaires en cause dans la mort de trois nouveaux-nés, affirmant qu'il n'était pas forcément fautif.

"Je ne veux pas aujourd'hui mettre en cause un laboratoire qui peut-être n'est pas à l'origine des défauts qui ont amené à la composition de poches problématiques", a déclaré Mme Touraine au cours d'un point presse à l'hôpital de Chambéry.

C'est toute la chaîne (...) qui fait l'objet d'enquêtes multiples"


D'après un rapport de l'Inspection Générale des Affaires Sociales (IGAS) de 2006, on sait qu'il y a deux fabricants de poches de ce type en France: Fasonuts et Marette. "Nous savons parfaitement de quel laboratoire il s'agit (...) mais nous ne pouvons pas aujourd'hui incriminer la fabrication ou la composition de ces poches", a insisté la ministre de la Santé. "C'est toute la chaîne depuis la fabrication jusqu'à l'administration du contenu des poches qui aujourd'hui fait l'objet d'enquêtes multiples", a-t-elle expliqué.

"Avant la fabrication, il y a la production des composants qui interviennent dans les poches. Ensuite ces poches sont fabriquées, elles sont contrôlées, elles sont transportées, elles sont stockées, elles sont administrées", a-t-elle détaillé.

Mme Touraine a annoncé que l'Institut Pasteur avait été saisi et devrait rendre ses analyses "dans les jours qui viennent", notamment en ce qui concerne le type de germe contenu dans les poches. "Tout est mis en oeuvre pour identifier la cause du décès" de ces trois nourrissons, a assuré la ministre.

Elle a aussi indiqué que le retrait des poches mises en cause avait été décidé dès le 17 décembre. "Depuis, nous n'avons aucun signalement préoccupant", a-t-elle assuré.


Rencontre avec les familles des petites victimes et le personnel de l'hôpital


Durant sa visite à l'hôpital de Chambéry, la ministre de la Santé a rencontré les familles des victimes ainsi que le personnel du service de réanimation néonatale, où sont morts les trois nourrissons.

"Il y a beaucoup de remise en question, de doute, de culpabilité. C'est très douloureux", lui a dit Corinne Crozet, cadre de santé dans ce service. "On est là pour sauver, on sait qu'on a des imperfections. Quelque chose comme ça, c'est particulièrement difficile à affronter", a ajouté le Dr Michel Deiber, responsable du service.

Les poches de nutriments mises en cause "sont non suspectes par principe car elles sont fabriquées dans des conditions très strictes", a aussi expliqué le Dr Arnaud Buffin, pédiatre.

Marisol Touraine a salué leur travail et leur a exprimé son soutien "sans préjuger du résultat de l'enquête qui doit s'effectuer dans la plus grande transparence".


"Il est important que les inspections et les enquêtes donnent des résultats le plus vite possible pour établir les faits et les responsabilités", a ajouté la ministre. Le chef du service lui a répondu s'être déjà "permis de déculpabiliser les infirmières du service" car "on a trouvé des poches parentérales qui ne sont jamais rentrées dans le service et qui étaient
contaminées", a-t-il dit.

Le parquet de Chambéry a ouvert une enquête sur la mort de ces trois nourrissons, dont deux prématurés, qui étaient hospitalisés dans le service de réanimation néonatale de l'hôpital. Ils sont morts les 6, 7 et 12 décembre à la suite d'une dégradation brutale de leur état général. Un quatrième, qui présentait des symptômes identiques, a pu être sauvé in extremis.

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