"On en a marre de ne pas être reconnus" : les pompiers en grève pour de meilleures conditions de travail

Près d'une soixantaine de sapeurs-pompiers de la Haute-Savoie et de la Savoie ont pris la direction de Paris, ce jeudi 16 mai, pour participer à une manifestation nationale des pompiers professionnels. Ils exigent une meilleure prise en compte de leur profession et davantage de reconnaissance.

Près d'une quarantaine de sapeurs-pompiers de la Haute-Savoie, accompagnés d'une vingtaine de confrères savoyards, se sont donne rendez-vous dans les rues de Paris, ce jeudi 16 mai, à l'occasion d'une journée de grève organisée par les neuf organisations syndicales de la profession.

Un cortège de pompiers venus de toute la France partira de la place de la République à 14 heures et défilera pour faire entendre de nombreuses revendications. Parmi les motivations principales se trouve une meilleure prise en compte de la sécurité au travail, notamment lors des interventions liées aux incendies.

"Les fumées sont toxiques, l’amiante, les retardateurs de flammes, les perturbateurs endocriniens et reprotoxiques, les polychlorobiphényles (PCB), les Hydrocarbures aromatiques polycycliques (HAP) nous empoisonnent jour après jour. C’est une réalité reconnue, sauf pour nous", explique le syndicat Fédération Autonome SPP-PATS.

"Ce sont des substances cancérigènes et on y est souvent exposés", rappelle Adrien Pedel, président du Syndicat Automone en Haute-Savoie, qui fait partie de la manifestation. Il entend également se battre, avec ses collègues, pour "une refonte de la sécurité civile et une réforme de la filière des sapeurs-pompiers professionnels", mais aussi des "mesures sociales fortes pour accompagner l'engagement des agents dans le cadre des JO de Paris 2024".

Des conditions de travail difficiles

Mais il veut aussi faire entendre sa colère face à des conditions de travail dégradées : "Quand on travaille 24 heures, on n'est payés que 16 heures. Ils partent du principe que l'on dort sur notre lieu de travail, alors que quand on se repose, on doit se tenir prêts pour partir à n'importe quel moment en intervention. Quand mon BIP sonne, mes battements de coeur par minute passent de 60 à 200 en quelques secondes. Ce n'est pas ce que j'appelle dormir, explique-t-il avant de poursuivre : On n'est pas dédommagés sur les jours fériés ou sur le travail de nuit."

Face à cette revendication, l'intersyndicale demande une suppression du "principe d'équivalence du temps de travail qui contraint les sapeurs-pompiers au régime de garde en 24 heures".

Pour Adrien Pedel, ce "métier-passion" manque désormais de reconnaissance : "On fait du sur-place depuis des années. Avant, on était reconnus à l'international. On est désormais passé d'un modèle à une profession en retard par rapport à certains pays comme le Canada ou la Norvège."

"On en a marre de ne pas être reconnus. On n'a aucune reconnaissance de la part de nos décideurs. Il y a un ras-le-bol. Les seules personnes qui nous sont reconnaissantes, ce sont les gens qui nous remercient lors des interventions", conclut-il.

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