C'est le grand chantier du moment à Chambéry. Un nouvel hôpital est en train de sortir de terre dans la cité savoyarde. Un projet impressionant mené en plein coeur de la cité. Un chantier coûteux qui peut paraître démesuré...
L'Hôpital de Chambéry fait partie du projet Plan de Modernisation Hôpital 2012, initié par Xavier Bertrand, Roselyne Bachelot et le précédent gouvernement en 2009. A l'époque, le but de ce "plan" était de moderniser et rénover l'offre hospitalière française, mais aussi de favoriser le regroupement des établissements, et les soins de proximité (gériatrie, pédiatrie, maternité).
Ce qui a séduit le gouvernement, c'est avant tout la bonne santé financière de l'établissement de santé public local. L'Etat lui alloue alors une enveloppe de 77,6 millions d'euros, soit la moitié de l'investissement prévu de la première tranche (155 millions d'euros). Au total, le budget des travaux devrait s'élever à 240 millions d'euros. Le chantier de reconstruction du centre hospitalier de Chambéry est le plus ambitieux et le plus onéreux du "plan".
Pourquoi reconstruire plutôt que rénover ?
Une question de temps :
La question s'est posée dès la présentation du projet. Le maire de Chambéry de l'époque, Louis Besson, avait alors expliqué qu'une remise aux normes du bâtiment existant, service par service, étage par étage, aurait duré 10 à 12 ans. Alors que le chantier actuel est prévu sur une durée de 5 ans.
Une question de maintien des soins :
Pendant les travaux de rénovation, le programme médical aurait été perturbé. On se souvient des problèmes de nuisances sonores et de poussières pendant la refonte du 7e étage, celui de cancérologie, il y a quelques années.
Une question de qualité de l'accueil hospitalier :
Les deux nouveaux bâtiments (hospitalisation complète et court séjour) vont inverser la tendance actuelle : 80% des nouvelles chambres auront un seul lit, quand la plupart aujourd'hui sont à deux ou trois lits. Les nouveaux bâtiments seront plus bas que les anciens, donc susceptibles d'extension.
Une question d'argent :
D'après les études menées à l'époque par l'ARH (anciennement Agence Régionale d'Hospitalisation), une remise aux normes aurait coûté sensiblement la même chose que la reconstruction. Le prix du chantier reste intéressant, parce que l'établissement prend en charge l'acquisition du foncier sur ses propres fonds.