Six mois après le départ du 7e bataillon de chasseurs alpins de Bourg-Saint-Maurice, que devient le site? La Fédération Française de ski a renoncé à y implanter un centre national de haut niveau. Depuis, aucun autre projet n'a vu le jour.
Il y a dans l'air comme une nostalgie du prestige passé, celui de l'uniforme et de ses galons. Il y a aussi un sentiment de gâchis, et l'envie d'assurer l'avenir d'un site bien silencieux et tristement vide, depuis le départ des 1.200 hommes et femmes du bataillon.
La ville n'est toujours pas propriétaire des lieux, mais en assume déjà les charges. Bourg-Saint-Maurice a en effet hérité, pour un euro symbolique, de 21 hectares de terrain, dont 80.000 mètres carrés de bâtiment. En attendant qu'un nouveau projet voit le jour, la ville doit débourser 400.000 euros par an de frais d'entretien, de gardiennage et d'assurance pour ce village-fantôme où l'on trouve notamment 400 logements.
Alors, que faire pour la reconversion du site? Jacqueline Poletti, maire de Bourg-Saint-Maurice verrait bien un hôtel quatre étoiles qui fonctionnerait toute l'année. "J'imagine un petit centre de remise en forme. Sur la place, des pavés, des bancs et des jets d'eau. On est à sept minutes de la station des Arcs. On aimerait bien créer 250 emplois sur le site".
En attendant, la police municipale s'est installée dans l'ancienne infirmerie. Les entrepôts devraient accueillir le stockage du matériel des associations de Bourg-Saint-Maurice pour l'instant dispersé dans la ville. Mais, il en faudra plus pour redonner vie au site. Pour compenser le départ des quelque 2000 militaires et de leurs familles, l'Etat a signé un contrat de redynamisation avec une enveloppe de 6 millions d'euros pour les communes du canton. L'objectif est d'aider les collectivités à faire venir des entreprises.
"Les entreprises qui se seront inscrites avant fin 2014 pourront bénéficier d'exonérations fiscales et sociales. Le minima d'emplois créés doit être de 600 postes d'ici trois ans", explique Claude Murena, délégué régional aux restructurations de défense.
D'autres projets sont également évoqués pour le site. Une école des métiers du tourisme et une unité de valorisation de l'eau de Bonneval.
L'armée, quant à elle, garde un lien avec le quartier Bulle. Sur les hauteurs de la ville, elle reste présente sur le site de Vulmix pour, entre autres, l'entraînement des jeunes recrues de ses troupes de montagne.
