Six mois après son grave accident de ski à Méribel (Savoie), l'ex-champion allemand de Formule 1 Michael Schumacher est sorti du coma et a quitté l'hôpital de Grenoble ce lundi 16 juin. Il est maintenant hospitalisé à Lausanne (Suisse). Toujours dans la plus grande discrétion.
"Michael a quitté le CHU de Grenoble afin de continuer sa longue phase de réadaptation. Il n'est plus dans le coma". C'est par ce communiqué laconique que Sabine Kehm, porte-parole de la famille Schumacher, a donné, ce lundi matin, les dernières nouvelles de l'ancien pilote de Formule 1. Sans en dire plus, précisément, sur son état de santé.
C'est la règle depuis plusieurs mois : la famille du champion se refuse a donner la moindre information sur l'évolution de son état. Tout juste avait-on appris qu'il avait était entré en phase de réveil le 30 janvier. Sabine Kehm avait demandé aux journalistes, venus du monde entier, de quitter l'hôpital de Grenoble et de laisser la famille en paix.
L'hôpital de Lausanne annonce son admission
Dans le communiqué de ce lundi, elle n'indique pas non plus où le pilote a été transféré. C'est le porte parole du Centre hospitalier universitaire de Vaud, à Lausanne (Suisse), qui a donné vendu la mèche en confirmant que le pilote a été admis dans l'établissement au cours de la matinée de ce lundi. "Sa famille est avec lui, dans un espace aménagé spécialement pour préserver leur intimité et pour assurer les meilleurs soins possibles", a-t-il précisé. Alors que l'accident de Schumacher avait attiré une foule de médias du monde entier au CHU de Grenoble, son départ a été tenu secret et aucune conférence de presse n'est prévue. "Nous demandons à tous de bien vouloir, à l'avenir, respecter le fait que cette longue phase de réadaptation ne se déroulera que dans le cadre privé", précise l'entourage du septuple champion du monde.
Les dates à retenir depuis l'accident
Le 30 mai dernier, votre émission "Enquête de région" s'intéressait - entre autres - au cas Schumacher. France 3 Alpes avait réalisé un reportage de 15 minutes sur l'accident du pilote, son hospitalisation et le traitement médiatique de ces événements.
Le 29 décembre 2013, Schumacher avait violemment heurté un rocher de la tête en skiant à Méribel en compagnie de son fils et d'amis. Il avait été hospitalisé à Grenoble, souffrant de lésions crâniennes "diffuses et sérieuses".
Plongé dans un coma artificiel, Schumacher avait été placé en phase de réveil le 30 janvier 214, processus très long consistant à diminuer progressivement les sédatifs. Il montrait depuis "des moments de conscience et d'éveil", selon son entourage, muet sur d'éventuelles séquelles et distillant sa communication au compte-gouttes en réponse à des rumeurs récurrentes. A cette annonce, un anesthésiste-réanimateur du CHU de Bicêtre (région parisienne), interrogé sur les sorties de coma artificiel et non spécifiquement sur le cas de Schumacher, avait souligné que la route pouvait "être très longue": "on a vu des patients s'améliorer entre un an et trois ans après l'accident".
Le 17 février 2014, la justice avait classé sans suite l'enquête sur son accident, excluant toute responsabilité d'un tiers, la famille conservant la faculté d'agir au civil.
le 12 mars 2014 : "Nous sommes et restons confiants que Michael va s'en sortir et se réveiller. Il y a quelquefois des petits signes encourageants. Mais nous savons également que nous devons être patients", avait fait savoir l'entourage du champion.
Le 4 avril 2014 "Michael fait des progrès sur son chemin (...) Nous sommes à ses côtés pendant ce long et difficile combat, avec l'équipe du CHU de Grenoble, et restons confiants", indiquait Sabine Kehm. Interrogé, Denis Safran, chef du service d'anesthésie-réanimation à l'hôpital européen Georges-Pompidou à Paris, estimait difficile de tirer des conclusions en l'absence de précisions sur sa phase de réveil. "Cela peut être bon signe: il commence à avoir des réactions d'éveil réel. Mais le niveau de la réaction n'étant pas précisée, ça veut tout dire et rien dire", disait-il alors.
Le 13 avril 2014 à la télévision allemande, Sabine Kehm jugeait "impossible" de faire le moindre pronostic, car "même les médecins n'en font pas". Dans ce genre de blessures au cerveau, "chaque cas est un cas à part", expliquait-elle.