Ce samedi 9 janvier, vers 5 heures du matin, un éboulement est survenu au Mont Granier, côté Savoie. Ce n'est pas la première fois que le mont s'effrite. En 1248, il dévaste tout sur son passage.
Tout est calme en cette nuit du 24 novembre 1248 dans les chaumières au pied du Mont Apremont, au nord de la Chartreuse. Pendant que les villageois dorment, l'orage fait rage et depuis plusieurs jours la pluie ne s'arrête pas. Quand soudain, un pan de la falaise s'effondre et provoque le plus grand glissement de terrain connu dans les Alpes. 500 millions de mètres cubes de boue et de roches, l'équivalent de 15.000 silos géants, dévastent tout sur leur passage.
Récits et légendes
Seule Notre-Dame de Myans est épargnée. La légende raconte qu'elle abritait des moines, cette nuit-là. Chassés de leur prieuré au pied de la falaise, les religieux auraient trouvé refuge auprès de la Vierge. Elle aurait arrêté "les diables et leur œuvre destructrice au pied de l'édifice religieux". Leur assaillant, lui, serait mort englouti comme plus d'un millier de personnes, lors de cette catastrophe.A l'époque, faute de journaux et de télévision, ce sont les religieux qui retranscrivent l'éboulement. Leurs récits nous apprennent que, peu de temps après la catastrophe, les habitants sont revenus s'installer au pied du Mont Apremont, rebaptisé Granier en souvenir de l'un des villages englouti en 1248. Les villageois se sont vite adaptés aux nouvelles contraintes écologiques de la vallée renommée, les abymes. Du chaos est alors né l'un des meilleurs crus de la chartreuse.
Vidéo Jean-Christophe Pain