Ce lundi 25 mars 2019, selon un rapport de la Chambre régionale des comptes, la gestion des station de ski Courchevel et Méribel, en Savoie, laisse à désirer.
Désaccords entre actionnaires, investissements insuffisants, forfaits gratuits trop nombreux : la gestion de deux des plus grosses stations de ski savoyardes, Courchevel et Méribel, laisse à désirer, selon un rapport de la Chambre régionale des comptes (CRC) publié lundi ce lundi 25 mars 2019.
La juridiction financière d'Auvergne-Rhône-Alpes a examiné les exercices comptables, entre 2009 et 2016, de la Société anonyme d'économie mixte des Trois Vallées (S3V), l'un des quatre délégataires exploitant le vaste domaine skiable des Trois Vallées qui relie huit stations.
La S3V est présente sur Courchevel et Méribel. Ses principaux actionnaires sont le département de la Savoie (50% du capital plus une action), avec trois communes (9% au total) et plusieurs banques (28%).
Durant la période sous revue, "la gouvernance de la société a été caractérisée par des relations difficiles entre le département actionnaire majoritaire et les communes soucieuses d'un meilleur équilibre", relève le rapport.
La création d'un syndicat mixte a capoté et la définition d'une ligne stratégique a pâti de "désaccords fréquents" sur les investissements de la société - que la CRC juge par ailleurs insuffisants - ou la distribution de dividendes.
Depuis 2009, le chiffre d'affaires de la S3V a augmenté régulièrement pour atteindre 64,2 millions d'euros en 2016, ce qui en fait le 5e exploitant de remontées mécaniques en France (derrière Chamonix, La Plagne, Val Thorens et Les Arcs).
"Pour autant, la période sous revue ne révèle pas une dynamique de croissance", souligne la Chambre. Car, dans un contexte de forte concurrence et de baisse des journées-skieurs, il a fallu augmenter les tarifs pour entretenir la progression du chiffre d'affaires, tandis que la hausse des charges de personnel a pesé sur la marge d'exploitation.
La CRC épingle parallèlement l'attribution de milliers de forfaits gratuits chaque saison - aux moniteurs de ski, au personnel de la S3V et à leur famille, à des personnalités et des propriétaires de terrains principalement - qui se fait "dans des conditions parfois irrégulières" et occasionne "un manque à gagner potentiel de près de 5 millions d'euros".
Dans une réplique adressée à la Chambre, publiée en annexe, la direction de la S3V écarte toute largesse indue et assure avoir réduit "fortement" le nombre des gratuités ces dernières années.
Elle défend aussi sa politique d'investissement et dément les divergences entre actionnaires - elles transpirent pourtant dans les réponses que ceux-ci ont apportées, chacun de leur côté, à la CRC.