TEMOIGNAGE. "C'est un miraculé" : le sauvetage "en apnée" et "à haute intensité" d'un enfant enseveli dans un puits

Vingt-quatre heures après le sauvetage "exceptionnel" qu'ils ont réalisé, les pompiers de la Savoie témoignent et racontent cette intervention périlleuse, menée pendant cinq heures. Ils ont extrait, quasiment sain et sauf, un enfant de 12 ans enseveli dans un puits, sur la commune de Coise. Les risques d'effondrement laissaient pourtant craindre le pire.

Ils sont préparés aux scenarii catastrophes et s'entraînent chaque jour pour y faire face. Encore faut-il arriver à mener à bien ce genre d'interventions périlleuses.

Ce mercredi 26 juillet, environ 45 pompiers de la Savoie ont été mobilisés pour tenter de sortir un enfant de 12 ans d'un puits. Le garçon était enseveli sous plusieurs mètres de pierres, les parois du puits s'étant effondrées sur lui. 

Il leur aura fallu cinq heures et d'infinies précautions pour réussir à sauver l'enfant. Celui-ci a été légèrement blessé et conduit au centre hospitalier universitaire de Grenoble-Alpes dans la soirée.

Un risque d'effondrement sur la victime et sur les sauveteurs

Arrivés sur place vers 15 heures, les professionnels du secours ont "constaté une situation particulièrement dramatique avec un enfant au fond d'un puits qui faisait une douzaine de mètres et environ deux mètres de pierres qui le recouvraient totalement", raconte le commandant Mathieu Riedinger du Service départemental d'incendie et de secours de la Savoie (SDIS 73).

"Une opération à très haute intensité" qui a nécessité l'intervention de différentes équipes spécialisées.

"Il s'agissait de permettre des actions combinées d'équipiers en sauvetage spéléologique pour permettre la remontée des blocs et l'extraction ; l'action également d'équipiers de sauvetage et déblaiement pour permettre le tubage du puits et éviter des risques d'effondrement, et des sapeurs-pompiers spécialisés dans les techniques de secours en montagne", détaille le professionnel savoyard. 

"Le puits a menacé pendant les cinq heures de s'effondrer avec des chutes de blocs en permanence et un risque d'effondrement total du puits sur la victime et sur les sauveteurs", relate-t-il. 

Les sapeurs-pompiers ont vécu cette opération de cinq heures "en apnée", "pour la victime et pour nos sauveteurs qui étaient engagés dans un milieu très périlleux. On a, d'ailleurs, eu un collègue blessé par une chute de pierres sur un genou", complète le commandant Mathieu Riedinger. 

Marianne Capitan a assisté à la scène depuis son jardin, qui jouxte la propriété de Coise, en Savoie, où l'accident a eu lieu. Cette voisine a été particulièrement impressionnée par le sang-froid et le calme dont a fait preuve l'enfant de 12 ans. 

J'ai admiré ce gamin qui a tenu le coup et qui a gardé le moral

une voisine

témoin du sauvetage

"On se demandait l'issue", dit-elle, consciente des risques énormes encourus par la victime et par ses sauveteurs. "On a été rassurés quand le papa a pu discuter avec lui et qu'on a vu qu'il était conscient, d'aplomb et fort dans sa tête. Ce gamin... il y en a d'autres qui auraient craqué. Il a tenu le coup tout le temps. J'ai admiré ce gamin qui a tenu le coup et qui a gardé le moral", confie-t-elle. 

L'enfant était a priori descendu dans le puits pour voir s'il y avait encore de l'eau. C'est lorsqu'il a voulu remonter que les parois ont cédé. 

"Au début de l'intervention, il n'était pas possible de voir l'enfant, recouvert par deux mètres de blocs", explique le commandant des pompiers.

"On peut considérer que c'est un miraculé"

"Au fur et à mesure du dégagement, on a réussi à établir une communication verbale, lui permettre de communiquer avec ses parents à l'aide d'une radio, lui apporter un peu de musique pour essayer de le calmer au mieux et puis, ensuite, nous avons pu dégager son visage, dégager ses épaules et à partir de là, ça a facilité l'extraction", indique-t-il. Le garçon a retrouvé ses proches et l'air libre un peu avant 20 heures. 

"C'est une situation de stress très très intense qu'il a eu à vivre. Il a été très courageux de tenir si longtemps dans le noir d'abord et puis sous des blocs de pierres. Il a contribué à son sauvetage, on peut considérer que c'est un miraculé", confie le commandant Mathieu Riedinger.

"C'est une intervention exceptionnelle", qui restera dans les mémoires des équipes du SDIS 73.