Une soixantaine de parlementaires de différents horizons politiques ont publié une tribune, ce mercredi 12 avril, pour demander au président Emmanuel Macron d'accélérer sur le dossier du Lyon-Turin, au point mort depuis de nombreux mois côté français.
Soixante parlementaires ont lancé un appel mercredi au président de la République pour accélérer la construction des voies d'accès au tunnel ferroviaire reliant Lyon à Turin, craignant de voir le projet repoussé au-delà de 2045 comme le préconise le Conseil d'orientation des infrastructures (COI).
De nombreux députés et sénateurs de droite et du centre, comme Emilie Bonnivard (députée LR de Savoie), Bruno Retailleau (sénateur LR de Vendée) ou Joël Giraud (député Renaissance des Hautes-Alpes), ont signé cette tribune. Mais certains élus de gauche, à l'instar d'André Chassaigne (PCF), demandent aussi à Emmanuel Macron de "lancer au plus vite les études d'avant-projet détaillé (APD) de la section française".
Sans cela, au-delà de 2028, le projet n'aura plus de base légale. "La déclaration d'utilité publique (DUP) ne sera pas prolongée" et cela rendra constructible des pans entiers de l'itinéraire reliant Lyon à Saint-Jean-de-Maurienne (Savoie), l'entrée du tunnel, "soumis à une forte pression foncière".
"Cela anéantirait les objectifs d'un report modal massif sur le rail des trafics de voyageurs et de marchandises dans les Alpes", alertent les parlementaires.
Rendez-vous historique
Le tunnel, long de 57,5 km et en cours de creusement, doit être livré en 2032. "L'Italie a pris les décisions pour livrer ses voies d'accès à l'ouvrage en même temps", saluent les élus qui souhaiteraient voir la France faire de même.
En repoussant le projet français au-delà de 2045 pour privilégier la ligne historique Dijon-Modane, "le COI met sérieusement en péril le succès de la plus grande infrastructure européenne de mobilité bas carbone pour les voyageurs et les marchandises", s'inquiètent députés et sénateurs.
"La France ne peut se permettre de rater ce rendez-vous historique", préviennent-ils, appelant Emmanuel Macron à donner "une puissante impulsion politique afin de lever les pesanteurs politico administratives qui freinent ce programme phare".
Côté italien, la construction des voies pour relier Turin au tunnel doivent débuter en juin et le gouvernement a déjà débloqué 750 millions d'euros de financement. En France, si le tracé des 150 kilomètres de nouvelles voies entre Lyon et Saint-Jean-de-Maurienne qui passeront par des tunnels sous les massifs de la Chartreuse et de Belledonne a été acté, le projet est pour l'instant au point mort.
Avec AFP