Un nouveau couple de faucons pèlerins s'est installé dans le parc de la Vanoise, pour sa tranquillité les voies d'escalade deviennent interdites

Pour la deuxième année consécutive, le parc de la Vanoise en Savoie accueille des faucons pèlerins. En 2023, un couple avait déjà niché près du Monolithe de Sardières. Depuis février dernier, un mâle et une femelle ont entamé leur reproduction dans le secteur de la Roche qui pisse, interdit à l'escalade jusqu’à fin juin.

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Les faucons pèlerins semblent avoir trouvé leur nid douillet. Dans le parc de la Vanoise, en Savoie, le Monolithe de Sardières accueille pour la deuxième année consécutive un de ses couples. L'aiguille de roche calcaire, qui surplombe une clairière et la forêt, est devenue l'une des aires de nichage favorites de cette espèce protégée.

En 2023, le parc national de la Vanoise avait déjà été le théâtre d'une reproduction. Un couple de faucons pèlerins avait niché sur un versant du Monolithe de Sardières, sur la commune de Val Cenis. La reproduction avait pu être menée à son terme. Sur les quatre œufs couvés par les rapaces, trois ont éclos et deux fauconneaux ont pris leur envol à la fin du printemps.

Des premiers cris perçus début février

Depuis 25 ans, Karine Moussiegt est garde monitrice du parc de la Vanoise sur le secteur de la Haute-Maurienne. Après avoir vécu de près, la reproduction des faucons pèlerins l'an passé, elle ne s'attendait pas à en revivre une d'aussitôt.

Le 9 février dernier, en tournée dans la combe du Monolithe, quelques bruits ont attiré son attention. "J'ai entendu et reconnu leurs cris. Puis, j'ai vu un faucon pèlerin perché dans un piton rocheux, un endroit propice pour qu'il puisse se poser dessus." raconte Karine Moussiegt.

Pour confirmer ses premières impressions, la garde monitrice s'est rendue de nouveau sur zone une semaine plus tard : "Cette fois-ci, j'ai repéré les deux adultes posés sur des arbres morts. Chacun sur son arbre, ils faisaient leurs toilettes, s'étiraient, et se lisser le plumage pendant des heures. La femelle s'est ensuite délectée d'un merle tué et apporté par le mâle."

Un spectacle ponctué par deux accouplements que Karine Moussiegt, n'aurait raté pour rien au monde. "J'ai bien dû rester quatre heures. J'adore ça, je suis toujours émerveillée et fascinée. Je mesure la chance que j'ai d'assister à des scènes où ces animaux n'ont pas peur de nous et poursuivent leur quotidien." confie la garde monitrice.

Une aire de nichage sous surveillance

La salariée du parc national de la Vanoise ne s'est pas arrêtée là. Ses allers-retours se sont multipliés pour suivre l'évolution de ce couple et déterminer leur aire de nichage. Le 7 mars, pendant plusieurs heures, derrière sa longue-vue, Karine Moussiegt a assisté aux relèves des deux rapaces.

"Régulièrement, j'en voyais un disparaître derrière la falaise de la Roche qui pisse puis l'autre sortir de la même zone. Toutes les heures et demie, ils enchaînaient les rotations en se perchant sur un arbre mort afin de surveiller la zone de reproduction." indique-t-elle.

Chaque passage de congénère était accompagné et suivi du regard par les faucons pèlerins. Lors de la période de reproduction, ces oiseaux alarment par des cris puissants pour repousser les intrus. "S'ils se sentent vraiment dérangés, ils peuvent escorter voire piquer les animaux trop près de l'aire de nichage" précise Karine Moussiegt. Connu pour ses piqués vertigineux et sa vitesse pouvant aller jusqu'à près de 400 kilomètres par heure, le faucon pèlerin est l'oiseau le plus rapide.

"Un ou deux œufs qui devraient éclore début avril"

Après être revenue sur zone le soir du 7 mars, la garde monitrice du parc est parvenue à localiser l'aire de nichage des rapaces. Elle se trouvait à quelques centaines de mètres de celle établie par le couple précédent. Au cœur du site de la Roche qui pisse, les faucons pèlerins couvaient en plein cœur du parc national de la Vanoise.

Chez cette espèce, la période de couvaison dure entre 29 et 32 jours. "J'ai aperçu un ou deux œufs qui devraient éclore début avril, par déduction. Ils ont dû être pondus début mars." explique Karine Moussiegt. L'élevage des jeunes dure lui en moyenne un mois et demi. À l’issue de cette période, les fauconneaux prendront leur envol en quittant le nid puis l'aire de nichage un peu plus tard.

Accès interdit aux voies d'escalade jusqu'au 30 juin

Le parc national de la Vanoise a annoncé prendre un arrêté interdisant temporairement l'accès aux voies d'escalade du secteur. "Après concertation locale et avis favorable de son Conseil scientifique, le directeur du Parc national de la Vanoise interdit l’accès à toutes les voies d’escalade du site de la Roche qui pisse jusqu’au 30 juin 2024, date à laquelle les jeunes oiseaux devraient être capables de s’envoler en cas de dérangement." indique dans un communiqué la direction du parc.

L'an dernier, la pratique de l'escalade avait déjà été suspendue sur le secteur du Monolithe de Sardières en raison du nichage du couple de faucons pèlerins. Désormais, un nouvel affichage a été matérialisé sur site pour informer les adeptes de l’escalade. En cas de non-respect de cet arrêté, les contrevenants s’exposent à une amende forfaitaire de 135 €.

Cette restriction temporaire permet au couple de faucons pèlerins de poursuivre sa reproduction en toute "tranquillité car c'est une espèce très sensible au dérangement", précise Karine Moussiegt. "L'espèce a bien failli disparaître dans les années 70. Les effectifs remontent aujourd'hui mais elle n'est pas encore très présente dans les Alpes." ajoute la garde monitrice du parc.

Selon le parc national de la Vanoise, seulement deux couples ont été recensés en Haute-Maurienne. Le premier niche au cœur du parc et le second vivrait sur la commune de Villarodin-Bourget.

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