L'association Ferus pour la conservation du loup a dénoncé, ce jeudi 3 septembre, "l'impunité" dont bénéficient les éleveurs, qui ont obtenu l'abattage de six loups en Savoie, après avoir séquestré notamment le président du Parc National de la Vanoise.
"Les éleveurs obtiennent l'éradication du loup en Savoie avec des méthodes anti-démocratiques", condamne dans un communiqué l'association qui estime que "l'Etat se couche devant les preneurs d'otages".
Le préfet de la Savoie a annoncé qu'il allait autoriser l'abattage de six loups à la suite de la séquestration de trois membres du parc national de la Vanoise par des éleveurs qui réclamaient des mesures concrètes contre les attaques de loups.
L'association Ferus affirme à cet égard que les éleveurs mentent quand ils parlent d'attaques de loups en augmentation: "les dégâts ont chuté de 30% en Savoie par rapport à l'année 2014". Entre le 1er janvier et le 31 août 2015, 316 ovins sont morts en Savoie suite à des attaques de loup, contre 452 sur la même période de 2014, soit une baisse de 30%, selon les chiffres publiés par la Direction Régionale de l'Environnement, de l'Aménagement et du Logement (DREAL) Rhône-Alpes, coordinatrice nationale du plan loup.
"En accordant le tir de 6 loups, c'est l'éradication pure et simple du loup en Savoie que le préfet programme, et ce pour quelques troupeaux non-protégés. En effet, à l'issue de l'hiver 2014-2015, la population minimale de loups en Savoie détectée par l'ONCFS (Office National de la Chasse et de la Faune Sauvage) est de 7 loups, et un loup a déjà été tué en Maurienne le 13 juillet 2015", souligne l'association.
Ferus condamne enfin l'éventualité, qui doit être évoquée lors du prochain conseil d'administration du parc de la Vanoise, d'autoriser l'abattage de loups dans la zone coeur du parc. "Après les tentatives de déclassement du loup auprès de la Commission européenne, la destruction d'une espèce protégée dans un espace protégé est devenu le nouvel objectif de la ministre de l'Écologie ! Lâcheté, injustice, incompétence et irresponsabilité sont donc devenus les maîtres-mots de nos autorités", conclut l'association.