Abominable pour les vacanciers, fléau pour les arboriculteurs, la météo de cet été fait au moins des heureux : les escargots et leurs éleveurs. Dans le GAEC savoyard L'Escargot du Nivolet, à Saint-Alban-Leysse près de Chambéry, la taille des 420 000 individus du cheptel est très prometteuse.
A Saint-Alban-Leysse, Alexandre Rinchet se réjouit. La taille des 420 000 individus de son cheptel est cette année bien plus grosse et plus en avance que d'ordinaire. Les gastéropodes en pleine saison des amours s'en donnent à cœur joie dans le colza et grossissent à vue d'œil. La saison s'annonce même exceptionnelle pour septembre.
L'entreprise familiale, qui élève et transforme elle-même les bêtes à cornes en produits fermiers, a rarement connu aussi belle saison. Il faut faucher plus régulièrement le colza dont les bêtes raffolent. L'héliciculteur élève dans ses parcs plus de 420 000 individus. Les pluies répétées de juillet sont une bénédiction. Elles stimulent la croissance des gastéropodes, qui a commencé en avril.
A chacune de ses visites, Alexandre Rinchet constate avec une joie non dissimulée leur taille. "C'est assez incroyable, ils sont gros comme ils le sont d'habitude en septembre, ils sont en train de devenir adultes là. Plus il pleut, plus ils sortent, et plus ils se nourrissent, plus ils grossissent".
Non seulement les bêtes à cornes grossissent, mais elles se reproduisent avec plus d'allégresse, surtout la nuit. Les hermaphrodites s'aventurent aux heures les plus fraîches, pour trouver leur âme sœur "et ce n'est si simple que ça", explique l'éleveur, "figurez-vous que c'est aussi une affaire de phéromones. L'escargot lance une flèche de calcium qu'il a produite dans son organisme, appelée la flèche de Cupidon."
Un romantisme de courte durée pour ces escargots qui finiront en coquilles, croquilles et mini feuilletés ou en conserves au naturel, aux champignons, confits à la graisse de canard, ou surgelés.
"Nous faisons tout nous-mêmes, de l'oeuf à l'assiette. Les produits fermiers sont transformés ici en Savoie, dans notre laboratoire et vendus essentiellement en vente directe", explique l'héliciculteur qui s'attend à une moisson hors du commun. La "récolte" aura lieu au début du mois de septembre.
