Après les épisodes de gel qui ont dévasté une partie des vignes, l'été instable et pluvieux pose problème aux vignerons. Le mildiou se développe avec l'humidité et fait craindre des récoltes désastreuses.
"Ca fait 40 ans que je suis dans le métier et je n'ai jamais connu une situation comme ça", déplore Michel Quenard. Le viticulteur de Chignin, dans la Combe de Savoie, s'inquiète de la prolifération du mildiou. Cette maladie se développe à vitesse grand V sur les feuilles de vigne à la faveur d'un été humide et pluvieux
"Le mildiou se développe d'abord sur le feuillage sous forme de tache d'huile. Il fructifie à l'arrière avec un feutrage blanc et la feuille grille au bout de quelques jours. Huit jours après, le mildiou tombe aussi sur les raisins", explique Michel Quenard.
Pour éradiquer la maladie, il faut traiter la vigne bien en amont avec du cuivre et pratiquer l'effeuillage. Grâce à cette technique, les feuilles infectées ne touchent pas le fruit. "Le fait de rogner et d'enlever des feuilles au niveau des raisins, ça permet de chasser le micro-climat humide dans la végétation et de lutter contre les maladies fongiques comme le mildiou ou la pourriture grise", confirme Guillaume Quenard, vigneron à Chignin.
Gel, mildiou et météo pluvieuse
A Saint-Pierre-d'Albigny, cette année a été catastrophique pour Maxime Prière. Entre les épisodes climatiques et l'invasion du mildiou, une partie de la récolte du vigneron est dévastée. "C'est une année assez délicate. Il y a eu le gel qui a rendu la vigne plus fragile et plus sensible à la maladie. Et on va encore avoir de la grêle vendredi (6 août, NDLR), ça rajoute un épisode qui va compliquer la situation", craint-il.
L'épisode de gel lui a fait perdre entre 40 et 50% de sa récolte sur certaines parcelles. De nombreuses exploitations arboricoles et viticoles en pleine floraison avaient été touchées par le gel tardif en avril. Un plan de plus d'un milliard d'euros avait été annoncé par le gouvernement au plus fort de la crise pour aider les exploitants à faire face. Cet épisode ravageur avait été qualifié de "plus grande catastrophe agronomique de ce début de siècle" par le ministre de l'Agriculture, Julien Denormandie.
"Mais on va y arriver si la météo reste assez clémente", souhaite Maxime Prière. Toutes les vendanges ont été décalées le temps que le raisin arrive à maturité. Les vignerons ne souhaitent plus que le retour du soleil pour limiter les pertes. Mais les prévisions météo annoncent un temps contrasté pour les prochains jours avec de possibles averses en fin de semaine sur la Savoie.