Certes, avec un peu moins d'entrain que d'habitude, ils s'y sont pourtant mis. Voilà 30 ans qu'ils ont lancé cette tradition à Noël : tous les habitants d'un immeuble d'Aix-les-Bains parent de décorations de fêtes leurs façades et leurs intérieurs, un projet au goût particulier cette année.
Comment la crise sanitaire a-telle affecté l'esprit de Noël ? Pour le savoir, une de nos équipes est allée à la rencontre des habitants d'un immeuble du quartier Marlioz à Aix-les-Bains où depuis trente ans, les fêtes de fin d'année sont synonymes de lumière et de partage pour les habitants.
Cette année, le coeur n'y était pas vraiment, mais ils ont tenu malgré tout à faire honneur à leur tradition, et de fil en aiguille, de fil en guirlande, ils ont découvert que c'était aussi une jolie idée efficace pour lutter contre la morosité ou l'anxiété qui imprègnent cette triste époque de coronavirus.
Le balcon et les fenêtres de Patricia brillent déjà chaque soir de mille feux : "je me dit qu'il faut penser aux enfants, même si je suis toute seule je le fais. Il faut garder les traditions et puis ça m'occupe, surtout pendant le confinement".
A l'étage du dessous, Yvette et Serge entendent bien rivaliser : cette année ils ont même investi dans une grosse étoile qui les éblouit un peu mais qui est "si joili d'en-bas" : "on a conservé les traditions, y'a pas de raison, qu'il y ait covid ou pas covid. On en fait profiter les gens qui passent".
Dans cet immeuble, même les parties communes sont décorées. Cette tradition a été initiée il y a plus de 30 ans par Sylvie et Jean-Jacques.
Cette année, avec la crise sanitaire, "on avait, c'est vrai, moins de joie, on a eu du mal à démarrer, privés de sortie, on a pas pu faire ce qu'on voulait cette année, on n'avait qu'une heure dans les bois, on aime faire des décors naturels, on a pris du houx mais on a pas pu choisir et prendre le temps qu'on voulait", regrette Yvette.
Il n'empêche, le résultat est là et leur immeuble scintille dans tout le quartier, comme un pied-de-nez à ce fichu virus qui a emprisonné au fil du temps les sourires, et a masqué au propre, comme au figuré, les expressions.
Et puis il ne fallait pas décevoir Charlie, le petit-fils, qui découvre les décors avec émerveillement. Les familles sont ravies, les passants aussi. Même les voisins s'y sont mis. "On voulait mettre un peu de gaieté cette année où je pense que tout le monde manque de bonheur", souligne Jean-Jacques.
Dans l'immeuble, le Covid n'a pas eu raison de l'esprit de Noël, mais pour la première fois en 30 ans, gestes barrières obligent, les voisins ne partageront pas le traditionnel vin chaud.