Avec un taux de logements vacants supérieur à la moyenne nationale, l’Auvergne-Rhône-Alpes est l’une des régions les plus touchées par le phénomène. Pour remettre ces logements sur le marché et favoriser l'accès au plus grand nombre, le gouvernement entend promouvoir la garantie Visale.
En Auvergne-Rhône-Alpes, le taux de logements vacants est supérieur à la moyenne nationale. Pour ramener ces logements inoccupés sur le marché locatif et redonner confiance aux bailleurs, le gouvernement veut promouvoir la garantie Visale. Mise en place par Action logement en 2016 et revisitée en 2018, cette garantie est un gage de sécurité pour les propriétaires, et une facilité d’accès au logement pour les locataires les plus fragiles. Elle s’adresse aux jeunes de moins de 30 ans. Elle est totalement gratuite et permet de couvrir les loyers et charges en cas d’impayés, dans la limite de 36 mensualités. L’extension de 2018 permet également aux propriétaires dont le locataire dispose de cette garantie d’être remboursés en cas de dégradations locatives.
Redonner confiance aux propriétaires
Fabienne Martin fait partie de la Chambre des Propriétaires d’Auvergne. Pour elle, ce système est une mesure efficace pour favoriser l’accès au logement : « En tant que propriétaire, on a l’impression que la loi favorise le locataire, alors parfois on a peur de louer. On risque de se retrouver avec un mauvais payeur ou un locataire qui va abimer le bien, sans qu’on puisse le récupérer avant un an. Cette garantie incite les propriétaires à ramener leur bien sur le marché car ils savent qu’en cas d’impayés ou de dégradation ils seront indemnisés. Comme le système est entièrement numérisé, il se met en place facilement en cas de besoin. » Fabienne Martin dit même inciter les propriétaires de logements vacants à créer leur compte. Pour elle, la garantie Visale permet de redonner confiance aux propriétaires dont le logement reste vacant par choix.Favoriser les locataires aux dossiers fragiles
Christophe Demerson, président de l’Union Nationale des Propriétaires Immobiliers (UNPI), est du même avis. Pour lui, cette garantie, qui se substitue au garant personne physique, permet d’apaiser les relations entre bailleurs et locataires : « Si on a une garantie, on va plus facilement louer à des personnes qui ont des dossiers plus fragiles : des jeunes étudiants, des intérimaires, des apprentis… C’est une bonne chose pour tout le monde. » Christophe Demerson pointe néanmoins du doigt le caractère uniquement numérique de ce système : « Le fait que ce soit tout numérique fait qu’on a des propriétaires qui n’osent pas essayer, qui sont désemparés et démunis, en raison de leur âge parfois mais pas seulement. Nous essayons de les accompagner. Après, une fois qu’ils l’ont adopté, la majorité des retours que nous avons sont très positifs. »Une problématique plus vaste
Le président de l’UNPI pointe toutefois l’insuffisance de cette mesure face aux divers aspects de la problématique des logements vacants. Selon lui, 8 à 10% des vacances seraient subies par les propriétaires. Fabienne Martin en a régulièrement l'exemple : « Pour ceux qui choisissent de ne pas louer par crainte, c’est une solution, mais il y a d’autres paramètres à prendre en compte. Par exemple, à Clermont-Ferrand, il y a du neuf de grande qualité qui se construit un peu partout, comme derrière l’ancien Hôtel-Dieu. C’est neuf, c’est public et c’est parfois même moins cher que dans le privé. Il y a de plus en plus de concurrence. De plus, beaucoup de biens sont anciens et doivent être rénovés, mais les propriétaires ne le font pas en raison de la baisse de la rentabilité locative. »Découvrez le nombre de logements vacants dans votre commune grace à la carte interactive ci-dessous (source : INSEE/2016) :