Cinq adolescents âgés de 16 à 18 ans sont mis en cause dans l'enquête sur le viol d'une femme fragile qui avait été laissée pour morte dans sa baignoire dans la nuit du 31 octobre dernier. Quatre d'entre eux ont été incarcérés, dont deux sont mis en examen pour viol.
L'enquête a permis de discerner des degrés d'implication différents des cinq adolescents dans les faits sordides qui se sont déroulés à Charvieu-Chavagnieux.
Un premier adolescent avait été mis en examen et écroué pour viol sur personne vulnérable dans l'après-midi de ce 24 novembre.
Dans la soirée, les quatre autres jeunes gens ayant été entendus par le juge d'instruction, un second a été lui aussi mis en examen pour viol et placé en détention.
Écroués eux-aussi, deux autres jeunes hommes sont mis en examen pour agression sexuelle.
Le dernier a été placé sous contrôle judiciaire pour violences aggravées.
Tous sont mis en examen pour destruction en réunion, usage de stupéfiants, et administration de substances nuisibles.
Rappel des faits :
La victime, une femme de 38 ans habitant Charvieu-Chavagneux, "alcoolique et dépressive" et donc "particulièrement vulnérable", avait l'habitude de recevoir des jeunes du quartier dans son appartement.
Les nuisances occasionnées par ces soirées amenaient "régulièrement" les gendarmes à intervenir dans ce que les jeunes considéraient comme leur "squat", selon le parquet.
Cette nuit du 31 octobre au 1er novembre, les gendarmes étaient intervenus une première fois alors que la femme a réussi à faire sortir de chez elle des jeunes. Mais quelques heures plus tard, alertés de nouveau par des voisins, ils la découvrent gisant dans sa baignoire, ensanglantée et couverte de détergents. Et son appartement a été saccagé : téléviseur cassé à coup de bouteille de vodka, oeufs et ketchup maculant les murs, cendriers renversés...
D'après les premiers éléments de l'enquête, "c'était une soirée très alcoolisée, très droguée. Il y a eu beaucoup de passage. Ca rentre, ça sort, certains se sont battus, et les souvenirs des uns et des autres sont pas très nets", a-t-on ajouté de même source, parlant d'un contexte social de "quart-monde" et "tout ça sur fond de cannabis, cocaïne, amphétamines".
Le viol de la victime, déjà bien alcoolisée, aurait eu lieu après que les jeunes lui eurent fait avaler un "ecstasy à son insu".
"Ce qui sort de l'ordinaire (de leurs soirées, ndlr), c'est qu'ils ont pris peur quand elle a perdu connaissance. Ils l'ont alors mise dans la baignoire et ont essayer de la 'nettoyer' pour faire disparaître leur ADN", a-t-on poursuivi au parquet.
Toutefois, la victime connaissant ses agresseurs - des jeunes "pas vraiment insérés" - elle avait pu les désigner aux enquêteurs.