Sécurité et transports : Il existe encore une vingtaine de passages à niveau dangereux en Auvergne Rhône Alpes

La région compte un peu plus de 1500 passages à niveau, sur 15 405 dans toute la France. Parmi eux, 21 sont inscrits au "Programme de sécurisation national" (sur 153 en France). Autrement dit, ils sont considérés comme dangereux par le ministère des transports et de la transition écologique.

La région Auvergne Rhône Alpes compte encore 21 passages à niveau très sensible et connus par l'Etat et la SNCF pour leur potentielle dangerosité.

Malgré les actions de prévention, les décès sont réguliers : dans notre région, on déplore déjà 4 décès depuis le début 2021 (2 en 2020 et 4 en 2019). En 2018, on a recensé qu’un accident se produit tous les 3 jours en France à un passage à niveau. Ce qui produit environ 100 collisions par an.

Voici la liste de ces points dangereux, par département:

• Ain (01) Tossiat (ligne Mâcon-Ambérieu), Saint-Martin-du-Mont (ligne Mâcon-Ambérieu), Saint-Denis-en-Bugey (ligne Lyon-Genève), Balan (ligne Lyon-Genève)

•  Allier (03) Creuzier-le-Vieux (ligne Saint-Germain-des-Fossès-Darsac), Montluçon (ligne Bourges-Miécaze)

•  Ardèche (07) Limony et Meysse (Givors-Grézan)

• Isère (38) : Villard-Bonnot (ligne Grenoble-Montmélian), Fontanil-Cornillon (ligne Lyon-Marseille via Grenoble)

• Rhône (69) Civrieux-d'Azergues (ligne Le Coteau-Saint-Germain-au-Mont-d'Or), Saint-Romain-en-Gier (ligne Moret-Lyon), Condrieu (ligne Givors-Grézan)

• Savoie (73) : Chambéry, Cognin, Saint-Cassin, Domessin (ligne Saint-André-le-Gaz-Chambéry), Viviers-du-Lac (ligne Culoz-Modane), Aix-les-Bains (ligne Culoz-Modane et ligne Aix-les-Bains-Annemasse)

•  Haute-Savoie (74) : Reignier-Esery et Etrembieres (ligne Aix-les-Bains-Annemasse)

Des travaux ... très onéreux

Depuis 2015, 32 passages à niveaux ont été supprimés, selon la SNCF. D’autres en sont en projet de suppression. Il faut dire que cela coûte cher : entre 10 et 20 millions d’euros. Dans la plupart des cas, la seule solution étant de construire un pont pour faire passer les trains au-dessus ou sous la route.

Les journalistes de l’émission « Envoyé spécial » ont calculé que la sécurisation de tous les passages dangereux en France pourrait coûter entre 200 et 800 millions d’euros !

Les 15 405 passages à niveau en France ne cessent d’être en activité. Des barrières s’ouvrent et se ferment, en France … environ 450 000 fois par jour ! ce qui ajoute au danger potentiel.

Un TGV a besoin de 3.2 kilomètres pour s'arrêter

Selon la SNCF, 98% des accidents sont dus à des comportements inadaptés des usagers de la route. Il faut à ce sujet rappeler qu’un train ne s’arrête pas facilement. C’est le moins que l’on puisse dire.

Quelques exemples : un train lancé à 100 km/h met 1000 mètres pour s’arrêter, là ou une voiture met 80 mètres. Plus impressionnant : un TGV lancé à 300 km/h, soit sa vitesse de croisière- va avoir besoin de 3.2 km pour s’arrêter, soit… 32 terrains de football ! Tout est lié à sa vitesse, son poids, et son adhérence au sol…

Quant au conducteur, il ne peut repérer un obstacle, au mieux, qu’à un kilomètre maximum, sans parler de son temps de réaction.

Pour tenter de lutter contre ces comportements dangereux, la SNCF fait notamment de la sensibilisation en milieu scolaire. 20 000 élèves sont informés chaque année.