Série vidéo. Séismes et conséquences dans les Alpes

Les habitants des Alpes gardent encore en mémoire quelques séismes remarquables. Mais les enseignements ont-ils été tirés? Car le risque sismique demeure, même si on est loin du Japon ou de la Californie.

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Cette série de reportages a été diffusée sur France 3 Alpes entre le 30 novembre et le 3 décembre. Une semaine au cours de laquelle la terre a de nouveau tremblé entre Chamonix et Sixt-Fer-à-Cheval. Un petit séisme de 1,4 sur l'échelle de Richter a été ressenti, le mardi 1er décembre, vers 6 heures. L'épicentre étant situé à Vallorcine. Preuve que les Alpes ont encore la bougeotte! Et ça ne date pas d'aujourd'hui...

Le mystère du temple d'Auguste

Parmi les attraits touristiques de Vienne, en Isère, figurent bien évidemment les monuments romains. L'un des plus connus: le temple d’Auguste et de Livie. Ici, un mystère intrigue depuis longtemps les historiens. Tous s’accordent sur le fait que les deux tiers du bâtiment se sont effondrés, au Ier siècle, avant une reconstruction dont les traces sont toujours visibles de nos jours.

Voilà des années que les scientifiques se penchent sur l'origine de cet effondrement. Benoît Helly est archéologue, spécialiste en sismicité historique pour la Direction Régionale des Affaires Culturelles Rhône-Alpes. Depuis 4 ans, il travaille sur les monuments de la ville. Il a rassemblé toutes les études archéologiques menées dans la ville. Pour lui, "seul un tremblement de terre massif, en l'an 36 ou 37, au minimum de magnitude 5,5 sur l’échelle de Richter, a pu provoquer des dégâts et des déformations".

Intervenants : Benoît Helly,Expert en sismicité historique, Direction Régionale des Affaires Culturelles Rhône-Alpes; Marc Jadeau, Société Mega3Dim


Des leçons ont-elles été tirées? 

C'était le 25 avril 1962, le village de Corrençon-en-Vercors était frappé par un séisme d'une magnitude de 5,3 sur l'échelle de Richter, l'un des plus importants tremblements de terre dans les Alpes du Nord.

Le 15 juillet 1996, à Epagny, en Haute-Savoie, une faille souterraine lâchait d'un coup, en pleine nuit, à quelques kilomètres d'Annecy.

Depuis, au-delà du traumatisme, les autorités ont pris plus au sérieux la menace sismique. Un Plan de Prévention a été adopté: l'architecture parasismique est par exemple obligatoire. Certaines zones sont aussi classées inconstructibles.

Les Alpes sont l'une des régions les plus sismiques de France. Les tremblements de terre, de faible intensité, sont même quotidiens. Les autres, ceux de magnitude 6 ou 7, sont plus rares, mais toujours possibles. Les pompiers se préparent régulièrement, à un scénario catastrophe.

Intervenants : Amar Guteraa, Habitant; Frédéric Gonnellaz Habitant; Françoise Revillon, Pharmacienne d'Epagny; Roland Daviet, Maire (Divers Droite) d'Epagny; Capitaine Cedric Gratiot, Conseiller technique en sauvetage déblaiement - SDIS Isère


Aux origines des séismes en Chartreuse

Dans les Alpes du Nord, les géologues scrutent le "travail" des plaques tectoniques. En Chartreuse, à hauteur du Mont Rachais, les scientifiques suivent ainsi le moindre mouvement du sol.

Mickael Langlois, de l'Institut des Sciences de la Terre, est à l'origine de la nouvelle carte de la sismicité en France. Régulièrement, il relève les capteurs installés à l'intérieur de la montagne, dans d'anciens entrepôts de l'armée. Extrêmement sensibles, ils enregistrent le moindre mouvement terrestre. Dans les Alpes, on dénombre un séisme chaque jour, de faible intensité certes, que l'homme ne peut pas ressentir. Au cœur des montagnes, de nombreuses failles font trembler le sol.

Intervenants : Mickael Langlois, Responsable du service d’observation ISTerre; Pierre-Yves Bard, Chercheur IFSTTAR; Jérôme Nomade, Géologue, université Grenoble-Alpes, ISTerre; Pierre-Yves Bard, Chercheur IFSTTAR


Comment les Alpes se protègent-t-elles?

Les Alpes du Nord restent vulnérables. Les habitations sont exposées et les installations sensibles sont nombreuses. De nombreux sites industriels ne sont toujours pas aux normes, mais d'autres ont pris l'initiative de se préparer au pire des scénarios. C'est le cas des grands barrages d'EDF. Il en existe 132 dans la région.

Quant aux populations et aux mairies, il y a, selon les spécialistes, "un vrai manque de culture du risque".

Intervenants : Louis Guingot, Responsable génie civil EDF; Hervé Guyon, Chef de la division réacteur ILL; Marie-Laure Emter, Architecte Acasela;


Série réalisée par Renaud Gardette avec Dominique Semet, Sophie Villatte et Pierre Maillard

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