Déjà assuré de remporter la Coupe du monde, l'Autrichien Marcel Hirscher n'a rien lâché dans le slalom de Kranjska Gora (Slovénie), ce dimanche 6 mars. Alexis Pinturault a terminé 6e. C'est Henrik Kristoffersen qui décroche le petit globe de la spécialité, le premier trophée du jeune norvégien.
"C'est incroyable, c'est mon premier globe!", savoure Henrik Kristoffersen qui, à 21 ans, est monté à six reprises sur la plus haute marche du podium cette saison, réalisant notamment le prestigieux doublé Kitzbühel/Schladming en janvier.
Sixième temps seulement de la première manche, à près de une seconde de Hirscher, Kristoffersen a dû sortir le grand jeu pour rester dans la course, signant le deuxième meilleur temps du second passage. Pas suffisamment pour disputer la victoire à l'Autrichien, large vainqueur au final avec 81/100 d'avance. Mais largement assez pour distancer le reste de la concurrence et décrocher la deuxième place, synonyme de victoire au classement de la spécialité, puisqu'il abordait cette dernière course avant les finales avec 131 points d'avance.
Le vétéran français Julien Lizeroux, 36 ans, inattendu deuxième de la première manche et avant-dernier skieur à s'élancer dans la seconde, a notamment commis une incroyable faute en enfourchant le premier piquet, manquant sa chance de remonter sur un podium pour la première fois depuis janvier 2011.
Alexis Pinturault termine a terminé 6e et Jean-Baptiste Grange est 13e.
Avec 111 points d'avance avant les finales, Kristoffersen ne peut plus être rattrapé au classement de la spécialité et chipe le petit globe de slalom que Hirscher détenait depuis trois ans.
L'Autrichien a toutefois démontré qu'il n'entendait pas se reposer sur ses lauriers après avoir décroché de facto samedi un historique cinquième Gros globe en remportant le géant, petit globe de la spécialité en prime.
Les points sur les "i"
A 27 ans, Hirscher remporte la huitième victoire de la saison et la 39e de sa carrière. Il améliore d'ores et déjà son record personnel de points en une saison de Coupe du monde, émargeant à 1.625 unités, soit 90 de plus que l'année de son deuxième Gros globe, en 2012/13."A Saint-Moritz, pour les finales, tous les globes auront été attribués, ce sera un simple combat d'homme à homme, sans autre enjeu", a relevé Kristoffersen, qui retrouvera son concurrent autrichien les 19 et 20 mars dans la station suisse pour les dernières épreuves techniques de la saison.
Hirscher a assuré avoir pris, dès dimanche, un plaisir oublié à courir avec l'esprit libéré des contingences comptables. "Mon seul plan était de skier aussi vite que possible et de m'amuser en course, loin de toute la pression avec laquelle je vis normalement, avec toujours le compte des points, le classement général quelque part en tête...", a-t-il confié.
Reste qu'après avoir laissé ses deux principaux concurrents enchaîner les victoires depuis janvier (4 de rang en slalom pour Kristoffersen, autant pour le Français Alexis Pinturault en géant), Hirscher a de facto remis les points sur les "i" dans ses disciplines favorites.
L'Autrichien, qui a disputé cette année ses premiers super-G, une victoire à la clé, a aussi prévenu qu'il ne fallait pas espérer le voir éparpiller son talent, -et son énergie-, en se lançant dans la descente, "nouveau défi" suggéré samedi par le directeur sportif autrichien Andreas Puelacher. "J'y ai réfléchi mais je ne suis pas sûr que ce soit une bonne idée. Si je voulais m'investir dans la descente, il faudrait que j'abandonne les épreuves techniques, et ce n'est pas dans mes projets. La descente est un autre sport, qui sollicite d'autres muscles. Sans parler des déplacements supplémentaires", a relevé Hirscher.