Le commanditaire présumé du meurtre d'un détenu de la prison de Varces, en 2008, a été acquitté en appel devant la cour d'assises du Rhône. Il est toutefois condamné à neuf ans d'emprisonnement pour des délits annexes.
Le 28 septembre 2008, sur fond de guerre des gangs pour le contrôle du trafic de drogue à Grenoble, Sghaïr Lamiri était abattu dans la cour de promenade de la maison d'arrêt de Varces, depuis les collines avoisinantes. Quelques minutes après cette exécution spectaculaire, Marcel Egea, 61 ans, était arrêté au pied de la colline, en possession d'un fusil de chasse à lunette au canon encore chaud.
Marcel Egea, qui sortait de prison après avoir pris 20 ans pour des braquages, ne connaissait pas le détenu abattu. C'est pourquoi l'idée d'un commanditaire avait fait son chemin.
Mourad B. a rapidement été soupçonné. Alors qu'Egea était en prison, il lui avait fait remettre 500 euros, du cannabis et des vêtements Lacoste. Le jeune homme, qui a toujours nié toute implication, avait été condamné à 15 ans se réclusion en janvier 2013. Lors de son procès en appel, il a de nouveau expliqué que l'argent envoyé à Egea était un "soutien" au vieux détenu.
Cette fois, il est donc officiellement acquitté des chefs de complicité de meurtre en bande organisée et d'association de malfaiteurs. Seuls sont retenus contre lui des délits de "complicité de remise illicite d'objets à détenu" ainsi que "d'infraction à la législation sur les stupéfiants".
L'avocat général avait pourtant requis 20 ans de réclusion à son encontre. "C'est une belle victoire cet acquittement pour complicité de meurtre", a déclaré l'un des ses défenseurs, Me Alexandre Plantevin, ajoutant qu'il "était important" pour son client "que sa parole soit crue".
Quant à Marcel Egea, soupçonné d'être le tireur, il s'est suicidé au matin de son procès en avril 2012.
