L'homme abattu cet aprés midi à Ste Foy-les-Lyon par la police était un repris de justice en cavale qui n'avait pas réintégré la prison de Roanne. Selon la version des policiers , il aurait voulu renverser l'un des leurs. Il était accompagné de deux hommes qui ont été arrêtés. Interviews.
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Mehdi Bouhouta allait avoir 28 ans le 12 septembre prochain. Ce français cumulait de "multiples condamnations", notamment pour vol, recel, violences et menaces. Il faisait l'objet d'un mandat d'arrêt émis par un juge d'application des peines de Roanne (Loire), pour n'avoir pas respecté une mesure d'aménagement de peine.Il lui restait 4 ans à purger et il n'avait pas réintégré sa cellule.
Les circonstances dans lesquelles il a été abattu doivent encore être éclaircies. La version des policiers fait état d'une course poursuite et d'une volonté de forcer le passage en renversant l'un des agents. Appelés au départ pour une "rixe au couteau" en début d'après-midi, des policiers de Sainte-Foy-lès-Lyon, une banlieue agréable de l'ouest lyonnais, tombent sur une voiture, une citadine haut de gamme, qu'ils trouvent suspecte, avec à bord trois hommes. Ils essaient de contrôler le véhicule, mais celui-ci prend la fuite, selon une source policière.
Dans leur échappée, les trois fuyards se retrouvent coincés en bout de parking, devant une petite barre d'immeuble, dans le quartier Cuzieu, sur les collines de Sainte-Foy. Un policier descend alors du véhicule de police qui les avait pris en chasse et se fait renverser. L'un des deux agents tire une première fois, puis une seconde fois. L'une des balles traverse le pare-brise et touche le conducteur en pleine tête. Les deux autres passagers, âgés de 21 et 29 ans, sont ensuite interpellés et placés en garde à vue.
La légitime défense en question
Le parquet de Lyon a ouvert deux enquêtes, comme l'exige la procédure lorsqu'un policier ou un représentant des forces de l'ordre est impliqué: la première pour "tentative d'homicide, recel et usage de fausse plaque d'immatriculation", confiée à la police judiciaire de Lyon.La seconde, confiée à l'Inspection générale de la police nationale (IGPN) pour "violences par personne dépositaire de l'autorité publique", à l'encontre du policier.
La voiture des fuyards, qui était volée portait de fausses plaques d'immatriculation.Aucune arme n'a été saisie dans le véhicule. Des riverains ont fait état de bruits, "comme une course-poursuite", qui ont duré une dizaine de minutes dans le quartier, tandis que certains ont entendu "deux coups de feu".
L'enquête judiciaire devra préciser si le policier était en état de légitime défense au moment des faits.
Le frère de la victime, Hamid Bouhouta, affirme ce soir, sous le coup de l'émotion , qu'il va porter plainte contre les policiers. Il a rencontré son frère Mehdi juste avant, il lui a parlé et il certifie que son frère n'était pas armé. Il précise toutefois qu'il n' a pas assisté à la scène. Son entourage et les amis de la victime étaient rassemblés vers 20h devant l'hopital sud de Lyon.Un hôpital placé par ailleurs ce soir sous surveillance policière.L'enquête judiciaire devra préciser si le policier était en état de légitime défense au moment des faits.