En Suisse, l'armée repart au front face à la nouvelle offensive du Covid-19

L'armée suisse se déploie peu à peu dans les hôpitaux du pays pour venir en renfort aux soignants, débordés par la deuxième vague de Covid-19. Jusqu'à 2 500 militaires pourront être mobilisés à la demande des cantons.

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"C'est un nouvel effort qui vous est demandé. L'armée a été demandée à la rescousse" face au Covid-19. Calmement, le lieutenant-colonel suisse Raul Barca a accueilli une centaine de réservistes fraîchement mobilisés contre l'épidémie en Suisse, leur expliquant leurs missions pour les semaines à venir.

Par petits groupes, ces femmes et hommes du "bataillon Hôpital 2", fusil à l'épaule pour certains, ont été débarqués dimanche 8 novembre par des camions militaires devant le hangar de la place d'armes de Moudon, dans le canton de Vaud. Tous ont reçu vendredi un appel ou un SMS de l'armée leur demandant de se présenter 48 heures plus tard pour une mobilisation qui pourrait durer jusqu'à fin mars.

Lors de la première vague, l'armée avait porté secours aux cantons mais cette fois, "la situation est différente : (...) le personnel hospitalier est plus touché, fatigué", a exposé Raul Barca dans son discours à la troupe. Au total, ce sont plus de 200 réservistes - ayant reçu une formation sanitaire de quatre mois - qui sont entrés en service ce dimanche pour soutenir des hôpitaux qui saturent face à l'arrivée des malades.

Agent de sécurité à Genève, David Moreira, 21 ans, a terminé cette année son service militaire, et s'apprête à vivre son premier engagement sur le terrain. "J'ai reçu l'ordre de mobilisation lorsque je revenais de mon travail", explique-t-il, enthousiaste à l'"idée d'aider" la population.
 

 

Genève débordée


Florine Orth, 25 ans, qui travaille dans le secteur horloger à Bienne, vit également avec sérénité sa première mobilisation. La seule "inquiétude, c'est qu'on ne sait pas dans quel état seront les personnes" malades, dit-elle, éprouvant toutefois "une grande fierté" de pouvoir participer à la lutte contre le coronavirus.

Déjà, plus de 170 soldats volontaires sont à pied d'oeuvre dans le canton de Fribourg, un des plus touchés par cette seconde vague qui frappe fortement l'ouest du pays. Pour faire face à l'affluence de malades, des patients en soins intensifs sont transférés vers des hôpitaux de l'est, moins encombrés. Mais cela ne suffit pas.
 

Depuis octobre, le nombre de tests positifs, d'hospitalisations, d'admissions en soins intensifs et de décès en Suisse a considérablement augmenté, doublant environ chaque semaine. Et le nombre de tests positifs explose. Genève était ce week-end la région la plus touchée d'Europe en matière d'incidence sur les 14 derniers jours selon les statistiques compilées par la télévision suisse publique.
 
Débordées par le virus, les autorités genevoises, tout comme les cantons du Valais, Berne, Vaud et Fribourg, ont obtenu le soutien des militaires. Ils déchargeront les systèmes de santé au niveau des ambulances et des soins de base apportés aux malades du Covid-19.

 

Jusqu'à 2 500 militaires déployés


Considérée comme l'un des piliers fondateurs de la nation, l'armée suisse est organisée comme une milice. Encadrés par quelques milliers de professionnels, les conscrits effectuent un service de quatre mois minimum avant d'être appelés tous les ans à participer à des sessions de trois semaines d'entraînement.

Lors de la première vague, afin de soulager les hôpitaux sous tension, l'armée avait annoncé pouvoir mobiliser jusqu'à 8 000 militaires. Les réservistes seront cette fois engagés dans les hôpitaux selon une procédure revue du fait de critiques émises pendant la première vague, certains militaires s'étant plaints de n'avoir pas assez de travail.
 

Cette fois, le gouvernement a décidé de ne mobiliser que jusqu'à 2 500 militaires et ce sous réserve que les cantons en fassent la demande et s'il est démontré que les "ressources civiles sont épuisées". Pas question cette fois que les militaires soient sous-employés. "Il leur faut du travail, il leur faut des actions qui soient utiles tant pour l'hôpital que pour eux-mêmes", insiste Yvon Langel, commandant de la division territoriale 1.

Non loin, les soldats mobilisés, sourire aux lèvres, remplissent un questionnaire de santé. Direction ensuite la pharmacie de l'armée où on leur contrôle la température, avant de les vacciner contre la grippe et de leur effectuer un test Covid. Si tout est en ordre, ils seront dans les hôpitaux dès mardi.

 
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