Hier mardi 22 octobre à 19 heures, deux hommes casqués sur une moto ont fait irruption sur le parking de la prison de Varces. Ils ont tiré sur un gardien qui venait de finir son service et entrait dans sa voiture. Il n' a pas été blessé. Ce matin, les surveillants manifestaient devant la prison.
Depuis ce matin 6 heures, un groupe d'une vingtaine de surveillants de la prison de Varces fait blocage devant les portes de la maison d'arrêt. Les tirs dont leur collègue a été victime la veille sur le parking a fait l'effet d'une bombe.
Hier vers 19 heures, un groupe de de 5 à 6 membres du personnel pénitentiaire sortait de la prison après la fin du service, lorsqu'une moto a surgi sur le parking et s'est avancée vers eux. Deux hommes casqués à son bord, le passager a sorti une arme et a tiré sur la voiture d'un des surveillants alors qu'il entrait dans le véhicule. Ils ont ensuite pris la fuite. L'homme n'a pas été blessé. Il s'agissait de balles en caoutchouc qu'utilisent la police, les CRS ou les gardiens de prison pour neutraliser les individus. Elles peuvent cependant blesser si elles sont tirées à moins de 10 mètres.
D'après Thierry Gidon,secrétaire régional Force Ouvrière, le gardien n'était pas personnellement visé. "Il était plus facile de tirer sur lui car il faisait partie des derniers du groupe". C'est toutefois une menace clairement formulée pour l'ensemble du personnel pénitentiaire, "Le message, c'est que n'importe qui peut venir et nous atteindre".
Comment la moto est-elle arrivée sur le parking du personnel ?
A la maison d'arrêt de Varces, il y a d'abord une entrée commune, puis un parking réservé aux membres du personnel. Depuis deux jours, le portail qui barre tout accès à cet espace ne fonctionne plus. Ce qui explique q'une moto ait pu s'introduire à une heure où personne de l'extérieur ne devait se trouver là, les parloirs étant fermés.
Les syndicats demandent la réparation immédiate du portail. Mais également la création d'un poste de sécurité à l'entrée de la prison.
lls dénonçent une agression qui ajoute au stress vécu au quotidien par les gardiens de la prison. La maison d'arrêt de Varces connaît les même problèmes de surpopulation que la plupart des établissements pénitentiaires (318 détenus pour 250 places, de l'ordre de 130%, d'après Thierry Gidon), mais concernant le nombre d'agressions, elle se situe plutôt dans la moyenne. Des faits de violence se produiraient à peu près tous les 15 jours.