Une première entre voisins: Grenoble (Pro D2) et Oyonnax (Top 14), clubs rhône-alpins dont les trajectoires se sont croisées au printemps 2017, disputent samedi (14h45) en Isère le premier match d'accession-relégation entre Pro D2 et Top 14 de l'Histoire.
La Ligue nationale de rugby (LNR) avait décidé à l'été 2016 d'instaurer ce "barrage" entre le 13e et avant-dernier du Top 14 et le finaliste vaincu de la Pro D2 afin notamment, selon ses termes, de "diminuer la pression en Top 14 liée au risque de descente" (seul le dernier est directement relégué). Et de "sécuriser les investissements des clubs et leur modèle économique".
A l'époque, Oyonnax s'apprêtait à retrouver l'étage inférieur en provenance de l'élite, où Grenoble s'était maintenu.
Leurs places sont désormais inversées, et un nouveau chassé-croisé pourrait donc s'opérer la saison prochaine entre deux clubs distants de quelques 150 km.
Pour le FCG, une remontée immédiate permettrait de définitivement solder l'ère Landreau-Jackman, qui s'est achevée par une saison 2016-2017 cauchemardesque sur et en dehors du terrain (départ de Landreau du club en début de saison, mise à l'écart de Jackman, mise en examen de trois joueurs pour viol présumé).
S'il se maintenait samedi, l'USO verrait conforté le tournant pris l'été dernier avec la promotion au poste de directeur sportif d'Adrien Buononato, celui d'un jeu tourné vers l'offensive et la vitesse pour coller avec le terrain synthétique installé à l'été 2015. Après le départ de Christophe Urios dans la foulée d'une historique qualification pour la phase finale du Top 14.
Les effets de la "patte" Buononato ont mis un peu de temps à ce faire ressentir, puisque "Oyo" semblait promis à la descente directe mi-février avant de trouver la bonne carburation.
Chacun à sa place
Le club du Haut-Bugey a beau être passé proche du maintien, Buononato le trouve à sa place: "Nous sommes là où nous voulions être il y a trois mois. On ne peut pas manquer ce rendez-vous. On vit ce match comme une chance, celle de pouvoir continuer en Top 14."Le directeur sportif de Grenoble, Franck Corrihons, estimait lui la semaine dernière son club déjà chanceux de participer à la finale de Pro D2 (perdue face à Perpignan) vu d'où il repartait à la dernière intersaison.
Mais il devra pour retrouver le Top 14 avoir surmonté la déception d'avoir laissé passer une première balle de match face à l'Usap (13-38).
"Lorsqu'on perd une finale, normalement, il n'y a plus rien derrière. Tu es avec ta tristesse et tu te débrouilles tout l'été. (...) C'est une chance énorme", déclare l'entraîneur des arrières isérois, Stéphane Glas.
C'est plutôt du côté des avants que le bât a blessé dimanche. Particulièrement en mêlée fermée, "évidemment un point qu'il va falloir régler", selon le talonneur Etienne Fourcade.
"Mais nous non plus n'avons pas été réguliers dans ce secteur de jeu tout le long de la saison", tempère Buononato.
Fourcade redoute davantage le rythme imposé par Oyonnax: "Le Top 14 va beaucoup plus vite que la Pro D2, avec des temps de jeu effectifs beaucoup plus conséquents. Ce sera très dur mais on se dit que sur un match et avec le soutien de nos supporters, tout est possible."