Interview. C'est avec colère et émotion que Taoufik Hasnoui a réagi, ce lundi 16 novembre, sur le plateau de France 3 Alpes, au nom de la communauté tunisienne de Grenoble.
Comme après l'attentat contre Charlie Hebdo, en janvier dernier, Taoufik Hasnoui a exprimé la crainte des amalgames et la stigmatisation de la communauté musulmane. Il a tenu à prendre la parole pour condamner "ces actes barbares", dire sa peine, mais aussi sa colère: "La France est touchée comme la Tunisie l'a été il y a 6 mois (...) On a un gros problème aujourd'hui, toute une frange de nos jeunes, nés dans les années 90 avec les nouvelles technologies, sont convaincus par le discours de ces fous, de ces barbares. Il faut absolument qu'on trouve le moyen de les contrer. Si on ne fait rien ils vont revenir."
Et le représentant des Tunisiens de Grenoble poursuit: "La police, l'armée, les contrôles c'est bien, mais ça ne suffit pas. C'est sur le terrain, avec la société civile, qu'il faut agir. Nous avons des volontaires prêts à faire ce travail de longue haleine et en profondeur. Nous avons demandé à être reçus à la préfecture et à la Métro de Grenoble pour qu'on puisse réfléchir et travailler ensemble, mais nous n'avons pas eu de réponse. Il est pourtant urgent qu'on trouve un discours pour (les) contrer."
Extrait du 12/13 de France 3 Alpes
Ce lundi, le gouvernement a confirmé sa volonté de fermer les "mosquées radicales". Le ministre de l'Intérieur, Bernard Cazeneuve, avait expliqué, dès dimanche, avoir "engagé des démarches" en vue de la "dissolution des mosquées dans lesquelles des acteurs profèrent la haine" et la "fermeture des lieux où des associations s'en prennent aux valeurs de la République".
Pour Taoufik Hasnoui, "c'est sur le terrain de la prévention et de l'éducation qu'il faut en priorité agir".